Digital Music Report IFPI 2015

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Le numérique à jeu égal avec le physique dans les revenus mondiaux de la musique enregistrée 

Paris, le 14 avril 2015

Pour la première fois dans l’histoire de la musique enregistrée, les revenus de la musique numérique et ceux des ventes physiques font jeu égal, annonce l’Ifpi, qui publie aujourd’hui le Digital Music Report  2015.

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Le chiffre d’affaires mondial de la musique enregistrée en 2014 s’élève à 14,97 milliards $, quasiment stable par rapport à 2013 (- 0,4%).

Le streaming par abonnement devient le moteur des revenus de l’industrie musicale.

Les revenus  issus du numérique ont progressé de 6,9%, s’élevant en 2014 à 6,9 milliards $, un résultat emblématique de la profonde mutation de la musique enregistrée ces dernières années.

Ce rapport rend compte de l’évolution constante de notre secteur, avec notamment la migration des consommateurs qui délaissent le modèle de la possession de musique au profit de celui de l’accès, comme en témoigne le développement de l’usage du streaming.

Le streaming par abonnement (+39%) tire la croissance des revenus issus du numérique, alors que le téléchargement recule de -8%. Le nombre d’abonnés à des services de streaming payant progresse de 46,4% pour atteindre 41 millions d’individus dans le monde.

Avec une part de marché de 23% du chiffre d’affaires numérique mondial, les abonnements aux services de streaming ont réalisé 1,6 milliards $. Le lancement en 2015 de nouvelles offres par des acteurs clés, Music Key (Youtube), Tidal (Jay Z) et celle d’Apple, devraient confirmer et amplifier ces  performances.

Frances Moore, Directrice Générale de l’Ifpi déclare : « La musique enregistrée reste l’industrie créative la plus avancée sur le plan numérique, et après des phases de transition successives, elle poursuit sa mutation en s’adaptant aux nouveaux usages des consommateurs. La parité atteinte par les revenus issus du numérique avec ceux des ventes physiques est le premier indicateur de cette évolution. Nous sommes encore en quête d’une croissance annuelle pérenne, et si le chemin est tortueux, nous faisons chaque année un grand pas dans la bonne direction , en adoptant de nouveaux modèles, en octroyant de nouvelles licences, en investissant et en élargissant les choix  proposés aux consommateurs ».

Le Digital Music Report, dont une synthèse est ci-jointe, détaille les tendances et résultats mondiaux de la musique enregistrée, par zones géographiques et par type d’usage. Il présente les résultats d’une étude conduite en 2015 par Ipsos sur les 13 principaux marchés de la musique, qui met en avant la progression sensible de la pratique du streaming et de la notoriété des services : 69% des internautes interrogés ont utilisé un service de streaming au cours des 6 derniers mois. 38% déclarent préférer utiliser ces services plutôt que d’acquérir des CDs ou des fichiers numériques de musique.

Néanmoins, l’Ifpi estime encore à 20% la part des internautes qui utilisent régulièrement des sites illicites de P2P ou permettant le téléchargement direct (source comScore /Nielsen).

La croissance des services de streaming a  engendré un vaste  débat autour de la rémunération des artistes dans l’environnement numérique.

                                                                                                                                                                             L’IFPI a mené une étude en 2014 permettant de disposer d’une information juste sur l’évolution des royalties versées aux artistes sur les ventes d’enregistrements physiques puis numériques.
Cet état des lieux a été réalisé à partir des données des 3 majors compagnies portant sur les ventes locales de productions locales sur 18 marchés principaux, hors Etats-Unis et Japon, sur 5 ans (2009/2014). Alors que le chiffre d’affaires des maisons de disques baissait de 17% sur la période, les rémunérations versées aux artistes (royalties + avances non recoupées) fléchissaient beaucoup moins fortement (de 6%), et progressaient en termes de partage des revenus de + 13%.

En 5 ans, les maisons de disques du panel ont versé aux artistes plus de 1,5 Mds US $ sur les 18 marchés étudiés.

Un enjeu décisif pour l’industrie musicale : corriger le transfert de valeur

Si la musique enregistrée se donne tous les moyens pour s’adapter à l’environnement numérique, elle reste confrontée à des challenges majeurs pour garantir son succès à long terme. Le premier d’entre eux est celui du transfert de valeur, ce décalage injustifié entre les revenus  que certains services tirent de la musique numérique et ceux que perçoivent ses ayants droit.

C’est la première raison qui avec la piraterie, explique le fait que malgré une offre aux consommateurs en constante amélioration, la musique enregistrée n’a pas encore atteint une croissance annuelle durable.

La différence entre les sommes versées aux ayants-droit par des services comme Deezer et Spotify, et celles acquittées par certaines plateformes comme YouTube, en est la meilleure illustration. Les services d’abonnement streaming, avec 41 millions d’abonnés payants et plus de 100 millions d’utilisateurs actifs sur leurs offres gratuites ont versé plus d’1,6 milliards $ aux maisons de disques en 2014. En revanche, le revenu total des maisons de disques provenant des plateformes telles que YouTube, qui revendique à lui seul plus d’1 milliard d’utilisateurs uniques mensuels, s’est élevé à  641 millions $, soit moins de la moitié du chiffre d’affaires réalisé avec les services d’abonnements.

Ce fossé est à l’origine du transfert de valeur.

Frances Moore déclare : « Le transfert de valeur est une anomalie dans l’environnement de notre industrie qui permet à des plateformes comme Youtube ou Dailymotion de profiter d’exemption de droits d’auteur dont elle ne devraient pas bénéficier. Les lois qui ont instauré ces exonérations de responsabilité pour les simples hébergeurs au début de l’Internet –créant ainsi des « safe harbours »- n’avaient pas pour objet de dispenser des services de musique numérique  de négociations en bonne et due forme avec les ayants-droit. La loi doit être clarifiée afin que les services qui distribuent et monétisent la musique ne puissent profiter de ces exemptions ».

Jour de sortie unique des nouveautés dans le monde : la Musique, c’est Vendredi !

A partir du 10 juillet 2015, les nouveautés musicales, singles et albums, seront commercialisées le vendredi dans le monde entier. Internet et les réseaux sociaux ayant aboli les frontières, les fans de musique, où qu’ils soient, auront désormais accès aux nouveautés en même temps, et les labels auront de nouvelles opportunités de promotion à la veille du week-end

Annexe

 

 

  1. 1.     Revenus mondiaux par format: 2013 & 2014 (US$ Milliards)
Valeur 2013 (en %) Valeur 2013 Valeur 2014 (en %) Valeur 2014 % évolution en valeur
Physique 49% $7.42 Mds 46% $6.82 Mds -8.1%
Numérique 43% $6.41 Mds 46% $6.85 Mds +6.9%
Droits voisins 6% $0.88 Mds 6% $0.95 M +8.3%
Synchronisation 2% $0.32  Mds 2% $0.35 M +8.4%
MARCHE TOTAL $15.03 Mds $14.97 Mds -0.4%

 

  1. 2.     Revenus par zones géographiques (US$ Milliards)

 

 2013  2014 % évolution
Asie 3.45 3.33 -3.6%
Europe 5.37 5.36 -0.2%
Amérique Latine 0.49 0.53 +7.3%
Amérique du Nord 5.19 5.24 -1.1%

 

  1. 3.     Revenus streaming par abonnement (US$ Milliards) et estimation du nombre d’abonnés payants 2010-2014
2010 2011 2012 2013 2014 13/14  évolution en %
Revenus streaming par abonnement 0.32 Mds 0.45 Mds 0.73 Mds 1.13 Mds 1.57Mds + 39.0%
Nombre d’abonnés payants 8 M 13M 20M 28M 41M + 46.4%

 

 

Première avancée concrète du plan d’action de Fleur Pellerin contre la contrefaçon en ligne

 

Les producteurs de musique membres du SNEP et de la SCPP se félicitent de la signature ce lundi 23 mars sous l’égide du ministère de la culture et de la communication, de la  « charte des bonnes pratiques dans la publicité pour le respect du droit d’auteur et des droits voisins ». Cette charte est la première étape de l’ambitieux plan d’action contre la contrefaçon en ligne annoncé par Fleur Pellerin en Conseil des ministres le 11 mars dernier, et devrait permettre d’assécher en partie  les ressources financières des sites pirates. Ce premier pas associe les acteurs de la publicité et les ayants-droit dans une démarche commune d’éviction des sites contrefaisants.

 

Les producteurs vont poursuivre activement leur collaboration avec les pouvoirs publics pour l’élaboration d’une prochaine charte engageant les prestataires de paiement, étape suivante du processus engagé par la Ministre. Néanmoins, ces actions visant à priver les sites contrevenants de recettes, ne doivent pas occulter la nécessité d’impliquer tous les intermédiaires de l’Internet dans la lutte contre la contrefaçon et de renforcer les moyens d’action directe contre les sites diffusant massivement et sans autorisation des enregistrements protégés.

 

 

Contacts  :

SCPP : Marc Guez /  01 41 43 03 07 marc.guez@scpp.fr / @scppinfo
SNEP : Guillaume Leblanc  / 01 47 38 04 04 guillaume.leblanc@snepmusique.com / @snep

 

 

 

Plan d’action contre le piratage des œuvres : les bonnes initiatives du Gouvernement

 

#piratage

La communication de la ministre Fleur Pellerin relative à la lutte contre le piratage des œuvres sur internet à l‘occasion du Conseil des ministres de ce mercredi constitue un signal encourageant pour les producteurs de musique membres du SNEP.

Depuis de trop nombreuses années, tout un écosystème d’acteurs tirent profit du piratage industriel des contenus culturels, et notamment musicaux, au détriment du respect des droits de propriété intellectuelle. L’annonce de ce plan d’action par le Gouvernement témoigne de la volonté des pouvoirs publics de remettre enfin la lutte contre le piratage au centre de la politique culturelle, par un ensemble de mesures ciblées et pragmatiques et plus globalement, par une nécessaire coordination interministérielle sur ce sujet.

Ce plan d’action doit permettre de contrecarrer la concurrence déloyale du piratage des biens culturels en ligne au moment les Français sont de plus en plus nombreux à s’orienter vers une consommation légale de musique en ligne grâce notamment à l’explosion du streaming.

Toutefois, l’amélioration du cadre juridique actuel en matière de contrefaçon en ligne passe également par l’instauration d’une injonction de retrait prolongée des contenus illicites à six  mois afin de mettre un terme à la réapparition systématique des atteintes aux droits de  propriété intellectuelle. Le SNEP appelle de ses vœux la traduction dans la loi de cette mesure proposée par le rapport de Mireille Imbert-Quaretta.

 

Contact – Guillaume LEBLANC : 01 47 38 04 04

Un jour de sortie unique pour les nouveautés musicales

#GlobalReleaseDay

A l’issue d’une large consultation internationale ayant rassemblé ces derniers mois les organisations d’artistes, de musiciens, des maisons de disques et des distributeurs de musique, l’IFPI annonce un jour de sortie unique et commun à partir de l’été 2015 pour les nouveautés musicales : le vendredi.

Les sorties d’albums avaient lieu jusqu’à maintenant à des jours différents selon les pays.

Un jour de sortie unique mettra un terme à cette situation disparate, source de frustration pour les consommateurs et permettra aux artistes d’harmoniser leurs actions de promotion sur les réseaux sociaux.

Les distributeurs de musique physique et numérique sont étroitement associés aux producteurs et aux artistes pour réaliser cet objectif commun.

A compter de l’été 2015, les nouveautés singles et albums seront commercialisées le vendredi à 00h01 heure locale de chaque pays.

Guillaume Leblanc, Directeur général du SNEP déclare : «  L’instauration d’un jour de sortie unique à l’échelle mondiale pour les nouveautés musicales, le vendredi, reflète l’ambition d’une industrie musicale qui sait répondre aux attentes des consommateurs de musique ».

Voir le communiqué de l’IFPI

Les bonnes nouvelles s’accumulent pour l’industrie de la musique. Après la publication par BVMI des premiers chiffres qui montraient une progression du marché de la musique en Allemagne sur l’année 2013, l’organisme vient de révéler les détails de cette année, celle du retour de la croissance outre Rhin. Le chiffre d’affaires sur l’année 2013 s’établit à 1,45 milliard d’euros, soit une hausse de 1,2%. Le marché allemand de la musique enregistrée se caractérise en 2013 par l’importance du « physique », qui représente ainsi toujours près de 77% des revenus. Le numérique n’est cependant pas en reste, car si les ventes de CD restent fortes, elles sont en légère baisse (1,3%), le streaming fait un véritable bond en 2013 avec une progression de 91,2% ! Ce mode de consommation de la musique, par abonnement ou bien financé par la publicité, ne représente encore que 4% du marché total, mais les projections de l’industrie sont optimistes avec un seuil de 35% de parts de marché attendu pour 2018. Le numérique représente donc 22,6% du marché cette année, et la baisse de 1,3% des ventes de CD est heureusement contrebalancée par la progression solide de 11% du numérique sur un an. A l’instar des Etats-Unis et du Royaume-Uni, le vinyle connait une seconde jeunesse également en Allemagne, ce support représente 2% du marché de la musique et affiche une belle percée (+47,2% d’une année sur l’autre). La percée du numérique (+ 11,7%), pour un total de 328 millions d’euros en 2013, s’appuie aussi sur le téléchargement d’albums qui est en progression de 4,8% en valeur, alors que le single est en baisse.

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Le rapport rendu par Christian Phéline sur le partage de la valeur de la musique à l’ère  numérique établit un constat dont certains éléments sont partagés par les producteurs de musique : une substantielle évasion de valeur au bénéfice de l’aval de la filière (moteurs de recherche et fournisseurs d’accès) ; un potentiel de monétisation entravé notamment par les usages illicites ou par les offres légales gratuites.

Mais, ce rapport est cruellement décalé par rapport à la vitesse de progression du marché de la musique en ligne car il se fonde en grande partie sur certains constats formulés il y a 5 ans. Par conséquent, il se trompe d’enjeu : l’essentiel n’est pas de partager une (encore) très faible valeur mais de créer les conditions permettant l’essor d’un grand marché de la musique en ligne qui bénéficiera à tous les acteurs de l’industrie musicale.

C’est la raison pour laquelle le SNEP et l’UPFI sont en total désaccord avec les préconisations formulées par le rapport Phéline qui tendent par ailleurs à stigmatiser, de façon injustifiée, le métier de producteur de  phonogrammes.
Une fois de plus, les producteurs de musique déplorent que leur profession fasse l’objet d’une telle suspicion de la part des pouvoirs publics alors que leurs revenus se sont effondrés de plus de moitié en 10 ans et que des milliers d’emplois ont disparu. C’est la négation même d’une réalité économique incontestable.
Après 10 ans de débats stériles sur la licence globale, de commissions et de rapports sur le partage de la valeur, il est grand temps que les pouvoirs publics changent d’angle de vue. Le développement du marché de la musique en ligne a besoin d’un soutien fort de la part des pouvoirs publics, à condition de ne pas de se tromper d’enjeux et de fixer les bons cadres en terme de mesures et de régulation : une fiscalité favorable à la musique en ligne, un financement ambitieux et pérenne pour la production musicale en France, le maintien et le renforcement de la lutte contre les usages illicites et l’instauration d’une rémunération compensatoire pour corriger le transfert de valeur dont ont bénéficié les intermédiaires.
Annexe
3 raisons principales qui conduisent à l’inutilité des recommandations du rapport Phéline :
–          Les producteurs de phonogrammes ont démontré que le développement du marché du stream devrait conduire à un rééquilibrage naturel dans le partage des revenus entre les principaux acteurs de l’industrie musicale : un niveau de rémunération plus élevé pour les artistes, un maintien voire une légère baisse de la rémunération des producteurs et une diminution de celle des plateformes, justifiée par le niveau de leurs charges rapporté à la croissance des revenus liés au stream. Ce qui leur permettra d’afficher des bénéfices comparables à ceux inhérents à toute activité de distribution. C’est pourquoi, rien ne justifie l’intervention du législateur pour encadrer les négociations entre producteurs et plateformes et ce dans un marché largement mondialisé.
 –          Sur le degré de transparence des relations contractuelles avec les artistes et le niveau de leurs revenus : dans un marché hyperconcurrentiel où les pouvoirs de négociation des artistes se sont considérablement élevés, rien ne justifie une régulation des pratiques par voie de  négociation collective. Les producteurs de phonogrammes s’insurgent contre la menace brandie d’une gestion collective obligatoire des rémunérations versées aux artistes en cas de refus d’emprunter cette voie.
–          Enfin, l’extension du régime de la licence légale au webcasting n’est conforme ni à la constitution française ni au droit européen. Au contraire, le SNEP et l’UPFI estiment qu’il est grand temps de se poser la question du maintien d’un régime de licence légale pour la radiodiffusion et la communication au public des phonogrammes. A l’ère d’internet et de la dématérialisation des supports, la radio est devenue un mode d’exploitation à part entière de la musique. Et la licence légale est le fruit d’une anomalie historique, créée en 1985 à l’ère de l’analogique.

 

Contacts
SNEP | 01 47 38 04 04 | Guillaume Leblanc – Directeur Général
UPFI | 01 53 77 66 40 | Jérôme Roger – Directeur Général

Disparition de Jean-Louis Foulquier – 12/12/2013

C’est avec une vive émotion que les producteurs de musique membres du Snep ont appris la disparition de Jean-Louis Foulquier.

 

Homme de radio mais avant tout homme de musique, il a accompagné toute une génération d’artistes vers leur public, avec une bienveillance et une passion intacte après toutes ces années. Il fut un homme de transmission, un ambassadeur de talents infatigable et les Francofolies resteront le symbole de son enthousiasme et de sa générosité.

Il restera dans le cœur et la mémoire des producteurs comme complice fidèle, un professionnel emblématique, un homme de conviction qui a toujours su porter haut les ambitions artistiques et fédérer  toutes les énergies autour des projets qui l’enthousiasmaient.

Le SNEP adresse à sa famille et à ses proches ses sincères condoléances.

 

Contact SNEP : Guillaume LEBLANC – 01 47 38 04 04