La quadrature du pas net

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Le landerneau de la filière musicale a récemment été secoué par les déclarations de notre nouvelle Ministre de la Culture sur le Centre National de la Musique, qui mettaient en cause son financement et laissaient entendre que cet organisme ne devait pas être au service des majors du disque, mais plutôt promouvoir les labels indépendants.S’en est suivie une énième polémique sur le rôle respectif de chacun qui au mieux apparaîtra stérile et au pire risque de diviser les acteurs de la production musicale à une période charnière pour notre industrie.Afin de dépasser certains poncifs, il me semble important de rappeler quelques éléments objectifs qui permettront de constater que la réalité de la production de musiques enregistrées ne peut pas se résumer à un combat de lutte de classes entre producteurs indépendants et majors.D’après le contrat d’étude prospective réalisé par le Ministère du travail publié en 2010, Il existe en France un millier d’entreprises dont l’activité principale consiste dans la production, l’édition et /ou la distribution de phonogrammes.Il n’est donc pas étonnant que ce millier de producteurs produit chaque année une plus  grande quantité de phonogrammes que les 4 majors réunies.

Cependant, derrière cette réalité arithmétique, qui a pour principal inconvénient de réduire les projets artistiques à un nombre de références, se cache une réalité toute autre lorsqu’on s’intéresse aux investissements qui soutiennent ces projets.

Un chiffre éloquent illustre mon propos : d’après les données collectées l’AFDAS  au titre de l’année 2011, la contribution des 4 majors dépasse 64% des sommes globales dépensées pour les intermittents (c’est-à-dire les salaires versés aux musiciens et techniciens qui participent à la production, hors royalties versées aux artistes).

Cette quote-part « majors » atteint 76% pour les salariés permanents des maisons de disques dont les effectifs ont été réduits de plus de moitié en moins de 10 ans.

Quant aux investissements marketing pluri-médias (presse, radios, télévision), les études de la société Yacast  montrent que les sommes investies par les majors  en 2011, uniquement  au titre de la promotion d’artistes locaux, représentent 90 % des sommes investies par l’ensemble des producteurs.

Arrêtons-là cette démonstration car je vois déjà les partisans d’une certaine conception de l’exception culturelle pousser des cris d’orfraies en dénonçant le tout-marketing des majors qu’il conviendrait de combattre en mettant ces dernières à l’amende.

Personne ne conteste, certainement pas le SNEP et encore moins les quarante TPE qui ont choisi d’adhérer à ce syndicat, le rôle des producteurs indépendants en matière de diversité musicale.

Toutefois, réduire cette diversité musicale aux seuls indépendants est inexact, comme le démontrent les chiffres précités, mais surtout témoigne d’une méconnaissance des relations tissées entre les majors et les labels « indés ».

Outre le fait que les majors produisent des artistes locaux, celles-ci permettent à un grand nombre de producteurs indépendants de développer leurs projets par le biais d’accords de licence ou de distribution. Bien plus qu’une mise à disposition d’une logistique de distribution, les accords de licence sont de véritables partenariats donnant aux producteurs indépendants les moyens de financer leurs projets mais aussi d’en assurer la promotion et donc la viabilité.

En 2011, les majors ont ainsi versé plus de 60 millions d’euros à leurs partenaires producteurs indépendants par le biais de ces accords. La société GFK a calculé que la part de marché des producteurs indépendants, distribués par les majors, était de 15 % pour cette même période, chiffre inédit dans son ampleur à ce jour. Cette même société relève que la part de marché des producteurs indépendants, hors contrat de licence, est de 40 %. En intégrant les contrats de licence, les indépendants font donc quasiment jeux égal avec les majors.

En outre, le flou conceptuel véhiculé par l’expression « diversité musicale» est un élément important dans la rhétorique des pourfendeurs des majors. Cette formule agit émotionnellement sur le public – et sur les politiques – en faisant écran à tout questionnement sur les difficultés concrètes liées au développement du secteur de la musique enregistrée à l’heure de sa  mutation vers le numérique.

Il est évident que ce slogan, puisque cette expression a toutes les caractéristiques du slogan, tant par son efficacité émotionnelle que par sa vocation à agir par la répétition, vise à neutraliser d’avance toute possibilité de reconnaître le rôle des majors, puisqu’elle fait de leurs partisans des ennemis de la diversité.

Ce discours a donc pour avantage d’élever la cause défendue à la hauteur du noble engagement de ceux qui la défendent, lesquels ne se donneraient pas tant de mal pour un motif, par exemple, purement financier …

Par ailleurs, une telle analyse procède d’une confusion majeure entre les structures qui produisent et les productions réalisées.

Voir dans les relations majors/indépendants un rapport par nature antagoniste relève d’une approche populiste car cela revient à poser diagnostic manichéen sur une réalité infiniment plus complexe que les pétitions de principes dont certains nous abreuvent.

Espérons que la mise en œuvre du Centre National de le Musique soit également un moyen de sortir de cette ornière.

David El Sayegh,
Directeur Général du Snep

Dans le cadre de l’appel d’offres portant sur le renouvellement du contrat de fourniture des classements et indicateurs officiels en Radio, TV et Clubs, les producteurs membres du SNEP ont choisi le projet porté par YACAST.

L’offre YACAST a notamment été retenue en raison de leur intérêt pour Muzicast V2, la nouvelle interface de consultation des résultats, entièrement interactive et personnalisable au besoin de chaque utilisateur.

Cette application permet en un clic de croiser sur un même tableau l’ensemble des données promotionnelles et marketing d’un artiste. Il s’agit d’un progrès significatif en termes d’usage. Les utilisateurs au sein d’un label vont désormais pouvoir réunir sur un même écran l’ensemble des informations stratégiques sur un projet.

« Le  Snep  se  félicite  du  nouvel  accord  conclu  avec  Yacast,  qui  permettra  aux  producteurs d’agréger  des  informations  cruciales  pour  le  développement  des  projets  artistiques.  A travers innovants  indispensables  pour  ses  membres  »,  indique David El Sayegh, Directeur Général du SNEP.

« Il  s’agit  d’une  victoire  importante  pour  Yacast.  Le  renouvellement  de  nos  accords  avec  le SNEP vient confirmer notre leadership dans le domaine des études musicales et conforte nos orientations un  signe  d’encouragement  supplémentaire  à  poursuivre  nos  investissements  à  destination des producteurs de musique», indique Ali Mouhoub, Directeur Général adjoint de YACAST.

Par ailleurs, YACAST et le SNEP annoncent la mise en ligne début juillet du service Muzicenter la plateforme d’envoi dématérialisé des nouveautés à destination des médias. Cette nouvelle interface permettra aux programmateurs radio et aux journalistes, la consultation et le téléchargement de singles et d’albums promotionnels. S’agissant des vidéoclips, le service est d’ores-et-déjà opérationnel et permet à travers un partenariat avec IMD l’envoi de masters en qualité broadcast à destination des chaînes de télévisions musicales.


A propos de Yacast
Yacast est un institut d’étude spécialisé dans la veille des médias. La société compte plus de 120 salariés dont une vingtaine d’ingénieurs Recherche & Développement, entièrement dédiés aux besoins de l’entreprise et de ses clients. En termes de périmètre d’activité, Yacast couvre l’ensemble de l’offre de programmes en média : Musique, Publicité, Sponsoring, Habillage d’antenne, Pige Editoriale sur tous supports de diffusion : Radio, TV, Discothèques, Internet, Presse, Affichage, Cinéma.

 

Pour tout renseignement complémentaire :

SNEP
Patricia SARRANT

Directrice

Email : patricia.sarrant@snepmusique.com
Tel : 01 47 38 04 04

YACAST
Ali MOUHOUB

Directeur

Email : ali.mouhoub@yacast.fr
Tel : 01 56 28 59 00

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L’association Tous Pour La Musique (TPLM) et l’Education Nationale, mettent  en place le site internet Musique Prim, outil pédagogique novateur à destination de l’école primaire.

 

Ce partenariat entre l’école et la filière musicale donne aux professeurs des écoles un accès privilégié à une centaine d’œuvres et des ressources audiovisuelles pour accompagner l’enseignement des programmes « éducation musicale ».

Au programme :

 La possibilité pour les enseignants de télécharger pour une écoute en classe, 90 œuvres musicales représentatives de toutes les époques de l’Histoire de la musique, à découvrir dans les rubriques « Se construire une culture musicale » et « La chanson dans tous ses états » ;

 La mise à disposition de fiches pédagogiques pouvant être illustrées de partitions, réalisées par le CNDP (Centre national de documentation pédagogique) ;

La mise en avant de la diversité des catalogues et des services de musique accessibles sur Internet grâce au lien présent sur chaque fiche pédagogique vers l’ensemble des offres légales disponibles en France ;

 Des ressources pour expliquer aux enfants la valeur de la création et leur faire découvrir les métiers de la musique (kit de vidéos/interviews sur les métiers, la chaîne de création – production – diffusion, film « Les mille et un métiers de la musique »).

UN PLUS : Le double CD Chansons Prim, répertoire pour l’école primaire

Chansons Prim est un double CD distribué gratuitement dans toutes les écoles de France qui rassemble 30 titres de styles variés destinés aux élèves de maternelle et de l’élémentaire. Les titres sont proposés dans leurs versions chantée et instrumentale avec les partitions, pour aider les enseignants dans le travail du chant avec les élèves.

L’ensemble de ce matériel est également disponible sur le site Musique Prim.

Lancement officiel du site MUSIQUE PRIM : MARDI 3 AVRIL 2012 à 17h30

Maison de Radio France – Studio 106
(Entrée Porte C – Face au 9 bis rue des Boulainvilliers – 75016 Paris –  Sur invitation)

En présence d’une classe de CM1 du 15e arrondissement de Paris
Avec le soutien de Radio France

 

Tous Pour La Musique (TPLM)

La filière musicale regroupée au sein de l’association Tous Pour La Musique s’est fédérée en 2009, afin de travailler à la mise en valeur des métiers de la musique et promouvoir la création musicale dans toute sa diversité.

Les initiatives pédagogiques de TPLM s’adressent tout particulièrement au jeune public, qu’il s’agisse de la promotion des nouveaux usages légaux de la musique numérique, ou de la diversité des métiers qui composent cette filière.

 

Contacts TPLM

 Patricia Sarrant –  01 47 38 04 04 – 06 46 39 40 31 / patricia.sarrant@snepmusique.com

 Presse/Elisabeth Anselin – 01 47 15 45 32 – 06 07 35 67 91 / Cécile Waechter – 01 47 15 45 35

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Retrouver les vidéos de la rencontre organisée par l’association « Tous pour la musique » autour de l’avenir de la musique entre la filière musicale et les politiques – 

Avec la participation de Représentants des partis politiques :

  • Christophe Girard (PS)
  • Jean-Michel Gremillet (FG)
  • Franck Riester (UMP)
  • Corinne Rufet (EELV)

Les trois tables rondes animées par Bertrand Dicale, journaliste, qui ont eu lieu le Mercredi 11 avril à 9h30 à l’Alhambra, étaient articulées autour des thèmes :

La musique dans les médias : comment favoriser la diversité musicale ?

Le développement de l’offre légale de musique : comment assurer la protection des droits et la rémunération de la création dans un monde dématérialisé ?

CNM : un outil d’aide à la création et à la production musicales

Filière musicale :
Etaient présents : Cathy Bitton (Manager), Stéphan Bourdoiseau (Producteur de musique), Alain Chamfort, (Auteur, compositeur, interprète), Daniel Colling (Entrepreneur de spectacles), Vincent Frèrebeau (Producteur de musique), Jules Frutos, (Entrepreneur de spectacles), Michel Joubert (Artiste interprète), Denis Ladegaillerie (Distributeur digital, producteur ), Bruno Lion (Editeur), Pascal Nègre (Producteur de musique), Laurent Petitgirard (Compositeur, Chef d’Orchestre), Marc Thonon (Producteur de musique), Jean-Luc  Treutenaere (Distributeur détaillant).

Clôture par Catherine Morin-Desailly, Présidente du Groupe d’Etudes Médias et Nouvelles Technologies du Sénat.


Pour mémoire, TPLM rassemble toute la filière musicale :
Les membres qui la composent sont : ADAMI, CSDEM, MMFF, PRODISS, SACEM, SCPP, SDLC, SFA, SNAC, SNAM, SNEP, SPPF, UNAC, UPFI, BUREAU EXPORT, CNV, FCM, FRANCOPHONIE DIFFUSION,IRMA.
L’association fédère les professions de la musique : auteurs, compositeurs, artistes interprètes et musiciens, éditeurs, producteurs, managers, entrepreneurs de spectacles, disquaires et diffuseurs, afin de promouvoir la création musicale en France dans toute sa diversité, en particulier les nouveaux talents.

Contacts :
 Presse/Elisabeth Anselin – 01 47 15 45 32 – 06 07 35 67 91 / elisabeth.anselin@sacem.fr
 Patricia SARRANT – 01 47 38 04 04 – 06 46 39 40 31 / 
patricia.sarrant@snepmusique.com

 

Les producteurs de musique saluent la création de l’association de préfiguration du CNM qui témoigne de la mise en œuvre d’un outil vital pour l’avenir de la production musicale en France.


La mise en place de ce dispositif de soutien à la production française est en effet la condition indispensable au maintien d’une production locale, riche et diversifiée, dans un univers en pleine mutation technologique et économique.

Les producteurs du SNEP, qui participent activement depuis plusieurs mois à la concertation organisée entre les pouvoirs publics et l’ensemble des acteurs de la filière musicale, n’ont cessé de faire valoir l’urgence d’instaurer un dispositif constituant un véritable « new deal » destiné à dynamiser la production locale sous peine sinon de la voir se réduire comme une peau de chagrin.

La création d’un établissement public destiné à soutenir le financement de la production locale répond à ce besoin d’accompagnement de tout l’écosystème musical en France.


Contact : David El Sayegh, Directeur Général
Tél : 01 47 38 04 04

Après plusieurs années de procédure, la SPEDIDAM a été déboutée de l’ensemble de ses demandes par la Cour d’appel de Paris dans six contentieux l’opposant aux plateformes de téléchargement et aux producteurs de phonogrammes.
La SPEDIDAM avait assigné en 2006 les six principales plateformes de téléchargement au motif d’une prétendue violation des droits des artistes-interprètes.
En réalité, la SPEDIDAM entendait par ces actions entraver le développement de l’offre légale pour tenter d’imposer la licence globale alors débattue par le Parlement. Elle est en outre condamnée à verser aux plateformes et aux producteurs plus de 550 000 euros au titre des frais de procédure.
Le SNEP et les producteurs se félicitent de ces décisions qui viennent consacrer la validité de l’offre légale de musique et celle des contrats d’autorisation conclus entre producteurs et artistes musiciens, ainsi qu’entre producteurs et plateformes.
La décision rappelle également qu’on ne saurait confondre l’intérêt de la SPEDIDAM et celui des artistes que cette société de gestion collective prétend défendre.
Ces jugements balaient d’un revers de la main toutes les contre-vérités et pétitions de principe entretenues par certains, dont la SPEDIDAM, au sujet de l’absence de rémunération des artistes interprètes sur Internet.
A cette occasion, le SNEP réaffirme que la rémunération des artistes reste une préoccupation majeure pour les producteurs, comme en témoigne la mise en place de la convention collective de l’édition phonographique négociée avec les syndicats d’artistes.
En 2011, les artistes interprètes ont reçu de leurs producteurs plus de 15 millions d’euros au titre de l’exploitation de leurs droits sur Internet.
  

Contact : David El Sayegh, Directeur Général
Tél : 01 47 38 04 04

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Il est parfois affirmé que les artistes-interprètes seraient mal ou pas rémunérés dans le cadre de l’exploitation en ligne de leurs enregistrements musicaux.

Pour étayer cette assertion, certaines personnes invoquent les montants qui seraient collectés (quelques centaines d’euros !) par les sociétés de perception et de répartition d’artistes-interprètes ainsi que certaines pratiques contractuelles qui seraient imposées par les producteurs phonographiques.


Le rôle des sociétés civiles d’artistes dans le numérique

Rappelons que les artistes-interprètes bénéficient d’un droit exclusif dans le cadre de l’exploitation en ligne de leurs prestations.

La plupart du temps, ce droit exclusif est cédé par les artistes aux producteurs phonographiques dans le cadre d’un contrat de travail conformément aux dispositions de l’article L.212-3 du Code de la propriété intellectuelle.

Dans ces conditions, la rémunération des exploitations en ligne des prestations des artistes-interprètes n’est pas assurée par les sociétés de gestion collective d’artistes (ADAMI, SPEDIDAM) mais par leur producteur.

Ces sociétés civiles gèrent en revanche pour le compte des artistes-interprètes les licences légales que sont la rémunération équitable et celle pour copie privée.

Par conséquent, il convient de ne pas confondre le périmètre d’intervention des sociétés de gestion collective d’artistes avec la question de la rémunération des artistes sur Internet.


Les artistes-interprètes dits principaux et les artistes-interprètes musiciens

Les artistes-interprètes dits principaux sont ceux qui ont conclu un contrat d’exclusivité avec une maison de disques. Leur rémunération est le plus souvent composée, d’une part, d’un salaire, dont le montant minimum est encadré par la convention collective de l’édition phonographique, d’autre part, de redevances et d’avance sur redevances qui correspondent aux produits de l’exploitation de leurs enregistrements.

Les artistes musiciens ont vocation à accompagner l’artiste dit principal dans l’enregistrement de son album. Leurs rémunérations sont encadrées par la convention collective de l’édition phonographique qui fixe des montants minimums. Outre les salaires perçus par les musiciens, ces derniers bénéficient également de rémunérations complémentaires forfaitaires et proportionnelles en contrepartie de l’acquisition de leurs droits dits secondaires selon une grille précise.


La rémunération des artistes : une rémunération par définition contractuelle dont la nature n’a pas changé avec Internet

En ce qui concerne les exploitations en ligne, tout comme pour la vente de supports physiques, les artistes-interprètes sont rémunérés directement par leur producteur et les modalités de cette rémunération sont fixées par le contrat de travail conclu entre eux. Celles-ci varient donc au gré de ces négociations contractuelles.

Outre les salaires qui rémunèrent le temps passé en studios d’enregistrement, les artistes-interprètes perçoivent également des rémunérations proportionnelles en contrepartie de l’exploitation de leurs droits.

L’exploitation d’enregistrements musicaux sur Internet n’a entraîné aucune modification de ces usages [1] : les artistes qui percevaient une rémunération proportionnelle au titre des ventes de supports continuent à percevoir une rémunération de même nature s’agissant des exploitations sur Internet.

En outre, la rémunération des exploitations sur Internet s’inscrit toujours dans le cadre général du contrat d’artiste, lequel a vocation à régir l’ensemble des aspects caractérisant les rapports entre ce dernier et son producteur dont notamment la rémunération due pour d’autres modes d’exploitation, les avances consenties, la durée d’exclusivité et ses modalités d’application.

Par conséquent, la rémunération pour les exploitations en ligne des prestations des artistes ne saurait, pour être appréciée à sa juste mesure, être extrapolée des autres conditions contractuelles qui constituent un tout indivisible permettant d’évaluer le lien contractuel entre un artiste et un producteur.


Le niveau de la rémunération des artistes sur Internet : un pourcentage qui se maintient sur une assiette qui diminue au détriment de l’ensemble des acteurs de la filière musicale

Le taux négocié entre l’artiste et le producteur dans le cadre de la vente sur supports physiques est appliqué de la même manière s’agissant des exploitations dématérialisées sur Internet. En revanche, l’assiette de cette rémunération diminue non pas au seul détriment des artistes mais de l’ensemble de la filière musicale (artistes, producteurs, auteurs/compositeurs).

Cette diminution de l’assiette de rémunération de l’ensemble des ayants droits bénéficie d’ailleurs aux seuls consommateurs qui acquièrent un album sur Internet à un prix inférieur d’au moins de 35 % par rapport à son prix sur un support physique.

Ainsi, on observe que :

 La marge nette du producteur est inférieure dans le domaine du numérique par rapport à celle dégagée dans le cadre la vente de supports physiques ;

 Le taux de rémunération d’un artiste-interprète n’est pas inférieur dans le numérique par rapport au taux effectivement perçu dans de le cadre de la vente de supports physiques ;

 Nonobstant un taux de redevance identique pour l’artiste-interprète, les sommes sont à quantités comparables, de  moins 35 % pour le téléchargement ;

 Pour les ayants-droit, un téléchargement correspond à une vingtaine d’écoutes sur un service de streaming payant et à plus de deux cent écoutes sur un service de streaming gratuit.

La diminution des coûts de distribution sur Internet ne permet pas de compenser l’augmentation sensible des frais fixes supportés par les producteurs

Les coûts liés à la structure purement logistique de distribution ont vocation à varier en présence d’une distribution physique ou numérique.

Toutefois, cette variation impacte peu sur le coût total des dépenses des producteurs étant donné que les frais liés à la logistique de distribution de supports physiques constituent un poste secondaire des dépenses consenties par les producteurs, environ 8 %.

En revanche, près de 66 % des dépenses des producteurs sont affectés à la production (frais d’enregistrement) et au marketing (publicités télé, radio et presse).

Or, la production d’un album et sa promotion ne coûtent pas moins cher parce qu’il est distribué sur Internet.

Le même principe s’applique sur les frais de structure supportés par les producteurs. Rappelons à cet égard que l’industrie phonographique emploie très peu d’intermittents par rapport aux autres industries culturelles (spectacle vivant, audiovisuel et cinéma)  puisque 90 % de la masse salariale des producteurs concerne des permanents.

En définitive, la nécessité de préserver la rémunération des artistes sur Internet passe nécessairement par une juste valorisation de la musique sur Internet pour l’ensemble des acteurs de la filière musicale.

A défaut, c’est la capacité des entreprises culturelles implantées en France de continuer à produire des nouveaux talents qui est menacée.

David El Sayegh
Directeur Général

 

[1]Contrairement aux auteurs, le Code de la propriété intellectuelle n’impose pas le principe d’une rémunération proportionnelle au bénéfice des artistes-interprètes.