L’évolution de la musique en Europe

La filière musicale a conclu des accords avec un nombre sans précédent de services numériques tout en développant de nombreux modèles économiques innovants. Le marché numérique de la musique a connu une véritable explosion  ces dernières années, rejoignant le cercle des fournisseurs de contenus leader aux côtés du jeu vidéo. Ces nouvelles offres ont encouragé les consommateurs à se diriger vers les services en ligne légaux et à utiliser les nouvelles technologies, les connections haut-débit, les téléphones portables et tablettes. La musique alimente également les réseaux sociaux : 9  des 10 pages les plus « likées » sur Facebook, 9 des 10 vidéos les plus vues sur YouTube et 7 des 10 personnes les plus suivies sur Twitter sont des artistes.

Aujourd’hui, les consommateurs européens ont accès à plus de 37 millions de titres via 230 services légaux. Ces services offrent un choix sans pareil pour consommer la musique, incluant le téléchargement, l’écoute par flux (streaming) financé par la publicité et ou par abonnement, les radios en ligne ou le stockage sur le Cloud.

Un paysage musical européen en mutation

Cette numérisation de l’industrie musicale et la poursuite des investissements dans de nouveaux talents se sont effectués en dépit d’un climat défavorable, où la piraterie endémique a considérablement ralenti la croissance numérique et porté préjudice aux ventes. L’année dernière, pour la première fois depuis 10 ans, le marché de la musique est resté stable. Les services numériques européens ont joué un rôle clé dans ce succès et le marché de la musique européenne a crû pour la première fois en 12 ans.

Entre 2003 et 2013, le nombre de services disponibles en Europe ont été multiplié par 10 et le catalogue de musique en ligne par 100.

Les revenus du numérique représentent maintenant 31% des revenus générés par le marché de la musique enregistrée en Europe. Certains pays ont d’ores et déjà dépassé la limite de 50%, comme c’est le cas en Suède (70%) et au Danemark (55%). Pour d’autres pays le numérique joue déjà un rôle essentiel avec une croissance rapide. C’est le cas de l’Angleterre (44%), des Pays-Bas (35%), de l’Irlande (46%) et la Grèce (28%). Les revenus numériques en Europe ont augmenté de 26% en 2011, 22% en 2012 et 13,2% en 2013. Cette croissance européenne est presque deux fois supérieure à la croissance du marché numérique américain sur la même période (respectivement 16%, 22% et 5%) et trois fois supérieure à la moyenne mondiale.

230 services disponibles en Europe, plus de 37 millions de morceaux accessibles aux consommateurs européens.

La musique disponible partout

Les services de musique répondent aux attentes des fans en faisant constamment évoluer leurs modèles, qui ne couvrent pas uniquement le streaming (financé par la publicité ou par abonnement), la radio numérique, les téléchargements, mais également l’emprunt, la création et la publication d’UGC (Contenu Généré par les Utilisateurs), l’écoute hors-ligne, le stockage et l’écoute sur Cloud ainsi que la synchronisation entre les formats physiques et numériques. Certains des plus grands services sont également de vraies success stories européennes. A commencer par les leaders du marché Spotify (Suède), Deezer (France), 7digital et Rara (Angleterre) et Simfy (Allemagne), entre autres.

L’offre légale en ligne dans chaque pays européen est déjà très diversifiée, proposant aux consommateurs le catalogue international. Les services de musique sont également mobiles et sont utilisables par-delà les frontières, permettant à l’utilisateur de voyager en gardant l’accès au service. Les téléchargements demeurent eux aussi tout à fait mobiles et sans DRM.

Si vous vouliez écouter chacune des chansons disponibles en ligne, en se basant sur une moyenne de 4 minutes par morceaux, il vous faudrait plus de 250 ans d’écoute en continu ! Pour plus d’informations et pour voir tous les services disponibles dans chaque pays, veuillez-vous rendre sur www.pro-music.org.

Un marché en croissance à l’image de la diversité culturelle européenne

Le déploiement des services en ligne légaux a réussi grâce à divers programmes d’octroi de licence. Selon les besoin du service, les maisons de disques attribuent des licences nationales, européennes et dans certains cas, mondiales. L’expérience nous montre que la plupart des services numériques, y compris pour les grandes entreprises, tentent de s’adapter aux conditions locales et aux besoins et préférences du marché dans chaque pays, et se lancent donc progressivement selon leurs stratégies et leurs ressources.

A mesure que le numérique continue sa croissance, le streaming devient extrêmement populaire dans de nombreux pays. Il représente désormais 37% des revenus numériques en Europe. A l’échelle mondiale, ce sont 28 millions d’abonnés payants, dont 11 millions en Europe (estimations). En Suède, le streaming représente 94% du marché numérique, tandis qu’il atteint désormais 70% aux Pays-Bas, 57% en Slovaquie, 67% en Espagne et 71% en Pologne. L’Angleterre a vu son nombre d’utilisateurs exploser, représentant désormais 41% du marché numérique. Ce chiffre s’élève à 43% pour le marché français. En revanche, l’Allemagne ou l’Irlande sont restés des marchés essentiellement axés sur le téléchargement, ce qui reflète des attentes différentes de la part des consommateurs.

L’importance du répertoire national

Les pays européens ont une forte proportion de répertoire national et ce sont les artistes locaux qui tirent leur croissance. Sur les dix albums les plus vendus en 2013, 9 était locaux en Italie et Suède, 8 au Danemark, en France et aux Pays-Bas, 7 en Allemagne et 6 en Espagne.

Cette production locale représente une part de marché essentielle. Par exemple, 70% du chiffre d’affaires du marché total provient d’artistes locaux en Finlande et en Grèce, 64% en France, 50% en Allemagne et 58% en Slovaquie.

A cette prédominance de la production locale vient s’ajouter le reste de l’offre des divers pays européens mais n’étant pas du répertoire national. Ces productions européenne représentent une part de marché importante et contribuent à la santé et à la diversité culturelle du marché européen.

 

 The Evolution of Music in Europe

The music sector has licensed an unprecedented number of digital services and has developed many new business models. Over the past few years, Europe’s digital music market has boomed, with music joining the video games sector as a leading digital content provider, driving consumer take-up of legitimate online services and the take-up of new technologies, from broadband subscriptions to the purchase of smartphones and tablets. Music also fuels social media: 9 of the 10 most like people on Facebook, 9 of the top 10 YouTube videos and 7 of the 10 most followed people on Twitter are artists.

Today, EU consumers have access to over 37,000,000 tracks across over 230 legal digital services. These services offer unparalleled choice to consumers in the EU, with many different ways to consume music, including downloading, ad supported or subscription streaming, online radio and cloud storage.

37 million tracks
230 services

A changing music landscape in Europe

The industry-wide shift to digital and the continued heavy investment in new musical talent has been achieved in spite of a difficult climate, where rampant piracy has slowed digital growth potential and harmed sales. Last year for the first time in over a decade, the music market was stable. Europe’s digital services played a key role in that milestone, and Europe’s music market grew for the first time in 12 years.

Between 2003 and 2013 there was a tenfold increase in the number of services available in Europe, and a more than 100 fold growth in the size of the online music catalogue.

Digital is now

Digital revenues now represent 31% of total revenue in the EU. Some countries have already passed the 50% threshold, such as Sweden (70%) and Denmark (55%). Other countries are growing fast with digital playing a key role in the market, such as in the UK (44%), the Netherlands (35%), Ireland (46%) and Greece (28%). Digital sales in Europe grew by 26% in 2011, 22% in 2012, and 13.2% in 2013. This EU growth is almost double the digital growth in the US over the same period (16%, 11% and 5%), and is almost triple the global average.

Advertising supported services, which include user generated videos (‘UGC’ – videos that incorporate copyrighted music in newly created content uploaded to services such as YouTube) grew by 40% in 2011, 25% in 2012, and 16% in 2013, and represent a substantial digital revenue stream for the industry and for creators.

230 services available in Europe, over 37 million tracks available to European consumers
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Music available everywhere

Music services are meeting fan demand by constantly evolving models, covering not only streaming (including ad supported), digital radio, downloads, but also borrowing, creating and posting UGC, off-line caching, cloud storage and playback and synching between physical and digital formats. Some of the biggest music services are also European success stories. This includes market leaders Spotify (Sweden), Deezer (France), 7digital and rara (UK) and Simfy (Germany), amongst many.

Each EU country already has multiple digital music services available, offering consumers the world’s catalogue. The vast majority of the music catalogue is available in each EU country. Music services are also portable across borders, allowing streaming service subscribers to travel with full access to their service. Downloads remain fully portable and DRM free.

If you wanted to listen to every track already available online, and based on an average track time of 4 minutes, it would take you over 250 years of non-stop listening to go through the entire available catalogue. For more information and to see all the services in each country, please visit www.pro-music.org.

 

A growing market reflecting the diversity of European culture and amazing choice

The expansion of digital services has been achieved through a variety of licensing schemes. Depending on the needs of digital services, record companies grant national, EU-wide, and in some cases even worldwide licences. Experience shows that most digital services, even large companies, try to adapt to local conditions and consumers’ needs and preferences in each country, and thus prefer gradual roll-outs based on their strategy and resources.

As digital growth continues, streaming is becoming increasingly popular in many countries. Streaming now accounts on average for 37% of digital revenue in Europe. Globally there are close to 28 million paid subscribers for streaming services, with an estimated 11 million in Europe alone. In Sweden, streaming services make up around 94% of the entire digital marketplace, while it stands at 70% in the Netherlands, 57% in Slovakia, 67% in Spain and 71% in Poland. The UK has seen a boom in streaming use, which now stands at 41% of the digital market. In contrast, markets such as Germany or Ireland have remained primarily download focused, reflecting different consumer preferences.

 

The importance of national repertoire

  •  EU countries have a very strong proportion of national repertoire, which shows that the growth is led by local artists. On the top 10 albums in 2013, 9 were domestic in Italy and Sweden; 8 in Denmark, France and Netherlands, 7 in Germany, and 6 in Spain.
  • EU countries also have a very high percentage of the total market coming from local repertoire. For example, of their total markets, 70% in Finland, 64% in France, 50% in Germany, 58% in Slovakia, and 70% in Greece, were all from national repertoire.

In addition to the predominance of local repertoire, EU countries also listen to significant amounts of European but non-national repertoire, which makes up an important percentage of the market, contributing to Europe’s healthy music market and cultural diversity.

The growth in services has also led to some EU markets experiencing overall growth for the first time in over a decade, most notably in Italy and France in 2013.

Si Apple rachetait Beats

 

Le rachat de Beats Electronic par Apple, dont la rumeur court, et l’arrivée de la Pomme sur un marché du streaming musical en plein essor, promettent de changer la donne. Mais cela ne suffit pas à expliquer ce qui motiverait cette acquisition, pour laquelle Apple se montrerait prêt à payer le prix fort.

 

La rumeur selon laquelle Apple serait prêt à racheter la compagnie Beats Electronic fondée par le vétéran de l’industrie musicale américaine Jimmy Iovine et le rappeur-homme d’affaires Dr Dre, pour un montant supposé de 3,2 milliards de dollars, présage, si elle se confirme, d’une recomposition en profondeur du paysage du streaming musical à l’échelle mondiale.

La perspective de cette manœuvre de la Pomme alerte certainement au plus haut point ses concurrents direct, tels Google, Amazon ou Microsoft, et pourrait déclencher un véritable « mercato » des plateformes de streaming actuelles. En semant le doute dans l’esprit des investisseurs susceptibles de souscrire à une introduction en bourse de Spotify, elle transforme la start-up suédoise en proie de choix pour un acquéreur potentiel comme Google. Et l’américain Rhapsody, avec ses 1,7 millions d’abonnés, ou le français Deezer, présent dans 150 pays, pourraient intéresser au premier chef Microsoft. A ce petit jeu, toutes les grandes marques du streaming pourraient avoir disparu ou changé de main avant la fin de l’année prochaine.

La question reste posée de savoir ce qu’Apple rachèterait vraiment pour un prix aussi élevé. En plus de ses différents services, comme iTunes Store, iTunes Radio ou Itunes Match, la firme de Cupertino pourrait désormais proposer le streaming à la demande de Beats sur l’ensemble de ses appareils. Avec l’intégration probable, à terme, d’une technologie de reconnaissance musicale comme celle de Shazam dans son système d’exploitation iOS, la Pomme serait le seul fabricant à pouvoir offrir aux acheteurs de ses appareils toute la panoplie de services musicaux connectés disponibles aujourd’hui.

Le service de streaming de Beats, avec ses 110 000 abonnés, ne justifie pas à lui seul, cependant, une telle valorisation de la compagnie par Apple. Le fait que Beats Electronic ait réalisé, avant de se lancer dans le streaming, plus d’un milliard de dollars de chiffre d’affaires en commercialisant des accessoires audio (casques et écouteurs), sous une marque qui a déjà conquis le jeune public, ne semble pas non plus peser suffisamment dans la balance.

D’aucuns, aux États-Unis, parlent du plus gros débauchage de l’histoire, qui verraient Jimmy Iovine, très proche de Steve Jobs de son vivant, prendre les plus hautes responsabilités dans la stratégie de la firme en matière de médias et de contenus, et plus si affinités. Mais Apple pourrait aussi être acculé par ses actionnaires et par les investisseurs, avancent les langues les plus sceptiques, à dépenser un peu de son trésor de guerre accumulé au cours des dix dernières années, évalué à 150 milliards de dollars. De quoi ne pas toujours regarder à la dépense.

Malgré un léger recul du marché de la musique de 7 % au premier trimestre, la forte progression du streaming, de 40 % sur un an en terme de revenus perçus par les labels et les maisons de disques, est des plus encourageantes ; d’autant qu’elle se vérifie à la fois pour l’abonnement et pour l’écoute gratuite à la demande financée par la publicité. Une autre raison de se réjouir, dans le cas du streaming gratuit, est la montée en puissance des revenus en provenance de la vidéo.

 

Au premier trimestre 2014, Les revenus publicitaires du streaming gratuit ont progressé de près de 44 % sur un an, à 4,8 M€. Cette progression reste relativement modérée, cependant, dans le cas du streaming audio, qui génère encore, sur des plateformes comme Deezer ou Spotify, plus de 60 % des revenus publicitaires du streaming en France. Elle n’a été que de 8,2 % sur un an. Le streaming vidéo, en revanche, a vu ses revenus multipliés par trois sur la période par rapport au premier trimestre 2013. Il a rapporté 1,8 M€ sur les trois premiers mois de l’année, contre 587 K€ sur la même période en 2013.

 

Cette forte progression du streaming vidéo gratuit au premier trimestre 2014 est certes à nuancer. Au premier trimestre 2013, la renégociation des accords de la Sacem avec Youtube, qui n’a aboutie qu’au mois d’avril de la même année, avait bloqué temporairement la rémunération de la musique sur la plateforme vidéo de Google, et provoqué une chute des revenus publicitaires de la vidéo de 50 % sur la période. Au premier trimestre 2012, les revenus du streaming vidéo, secteur largement dominé par Youtube, étaient de 1,17 M€ en France. Leur hausse a donc été de 56,8 % sur deux ans au premier trimestre 2014, contre une progression de seulement 10 % sur deux ans pour les revenus du streaming audio gratuit.

 

La part de marché de la vidéo dans le streaming gratuit financé par la publicité, de près de 30 % au premier trimestre 2012, est désormais de 37,7 %. La vidéo en ligne figure en effet parmi les secteurs les plus porteurs du marché de la publicité en ligne aujourd’hui.

 

Le développement du streaming audio dans les voitures et sur les smartphones, et les possibilités de ciblage beaucoup plus fines qu’il offre aux annonceurs par rapport à la radio, laissent également obérer à terme une très forte croissance des revenus du In-Stream audio.

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Les producteurs de musique membres du SNEP accueillent avec satisfaction les solutions proposées par Mireille Imbert-Quaretta dans son rapport visant à lutter contre la contrefaçon commerciale en ligne.

Depuis de trop nombreuses années, tout un écosystème d’acteurs tire financièrement profit de la mise à disposition et de la diffusion en ligne de contenus protégés par les droits de propriété intellectuelle dans l’illégalité la plus absolue. Ce piratage industriel des contenus culturels, notamment musicaux, pénalise l’ensemble des ayants-droit et concurrence de manière déloyale les nouveaux services légaux en ligne, source de revenus pour la filière musicale.

Les quatre nouveaux outils opérationnels recommandés par le rapport Imbert-Quaretta constituent un cadre normatif intéressant dans le développement de la politique de lutte contre ces activités illicites. Parmi les propositions, le SNEP salue notamment la volonté d’instaurer une injonction de retrait prolongé jusqu’à 6 mois pour mettre fin à la réapparition systématique des atteintes au droit d’auteur. En effet, l’expérience a prouvé que notifier une œuvre illicite auprès d’un hébergeur tel que le prévoit la loi ne suffit pas à prévenir sa réapparition dans l’heure qui suit. Cette nouvelle injonction, respectueuse du cadre juridique communautaire, permettrait ainsi d’améliorer sensiblement l’efficacité des demandes de retrait notifiées par les ayants-droit.

Toutefois, le SNEP regrette que ces préconisations ne reposent que sur une simple coopération volontaire des acteurs concernés, qui demeureraient dans tous les cas libres de se soustraire à de telles mesures faute de pouvoir de sanction émanant de l’autorité publique. En outre, le rapport éclipse la responsabilité des moteurs de recherche, pourtant centrale afin de prévenir la réapparition de contenus illicites.

Au moment où de plus en plus de français migrent vers une consommation légale de musique en ligne, dopée notamment par les offres de streaming, il apparait plus que jamais nécessaire d’apporter un volet relatif à la contrefaçon commerciale en ligne, complémentaire et indispensable à celui de la réponse graduée, qui doit en outre être pérennisée.

Il est de la responsabilité des pouvoirs publics, un an après le lancement du chantier de l’acte 2 de l’exception culturelle, de remettre la lutte contre le piratage en ligne, trop souvent oubliée ces derniers mois, au cœur des priorités de la politique culturelle.

 

Le directeur général du SNEP Guillaume LEBLANC est intervenu le 16 avril au débat organisé lors des 14ème rencontres européennes de l’ADAMI sur le partage des revenus, aux côtés de Feargal SHARKEY, chanteur de The Undertones et Mark WILLIAMSON, directeur du service artistes chez Spotify.

Ce débat était l’occasion pour le SNEP d’évacuer certains fantasmes et de rappeler certaines réalités économiques :

  • Parler de « partage de la valeur », c’est en réalité parler de partage des profits, c’est à-dire des revenus engendrés par l’exploitation d’un phonogramme.
  • Or, la production locale de musique est structurellement déficitaire de plusieurs millions d’euros.
  • L’artiste est mieux rémunéré en numérique qu’en physique grâce à des taux de royauté en moyenne plus élevés.
  • Les contrats français prévoient que l’artiste touche son premier euro dès le premier album vendu ou streamé, ce qui est beaucoup plus avantageux que les contrats d’artistes anglo-saxons ou l’artiste ne commence à toucher des redevances que lorsque le producteur est rentré dans ses frais.
  • La fameuse valeur s’est déplacée à l’extérieur de la filière sous le double effet du piratage et du transfert de valeur.

Pour mieux appréhender la réalité économique de la production locale, le SNEP a fait réaliser par Ernst&Young en octobre 2013 un audit de 117 albums produits localement en 2011 par 3 maisons de disque (Sony Music, Universal Music, Warner Music).

Le SNEP publie aujourd’hui une note d’explication relative à cette étude afin de rétablir les vrais chiffres du partage des revenus dans la musique enregistrée. Télécharger le document

Quelques reprises sur les réseaux sociaux :

 

« Tous pour la Musique » s’élargit et se dote d’une nouvelle gouvernance.

Accueil de nouveaux membres et profonde réforme statutaire.

Près de cinq ans après sa création, l’association Tous pour la Musique (TPLM) s’élargit et se dote d’une nouvelle gouvernance à même de prendre en considération les différentes sensibilités de la filière musicale et de relever les défis auxquels celle-ci va devoir faire face.
Ce sont d’ores et déjà cinq nouveaux membres qui viennent de rejoindre l’association : la GAM (Guilde des artistes de la Musique), l’ESML (Syndicat des Editeurs de Services de Musique en Ligne), le SNES (Syndicat National des Entrepreneurs de Spectacles), le SMA (Syndicat des Musiques Actuelles), le Profedim (Syndicat Professionnel des Producteurs, Festivals, Ensembles, Diffuseurs Indépendants de Musique).

TPLM compte désormais 26 structures (dont les 11 fondateurs : Adami, CSDEM, MMF, Prodiss, Sacem, UNAC, SNAC, SNEP, SCPP, UFPI, SPPF), la réforme statutaire qui vient d’être validée ouvrant la porte à de nouvelles adhésions.
Portée par TPLM, la filière musicale dans ses différentes composantes démontre qu’elle n’est pas une galaxie d’électrons dispersés et qu’elle sait se rassembler pour défendre ses intérêts et se donner les moyens de se faire entendre. En s’élargissant et en réformant sa gouvernance, TPLM renforce sa légitimité et sa capacité à agir, à peser sur les choix de politique culturelle qui la concernent et à multiplier les initiatives pédagogiques auprès des différents publics.

Comme l’ont démontré deux études récentes dont le Panorama sur les Industries culturelles et créatives, le secteur de la musique contribue de manière déterminante à la croissance et à l’emploi de notre pays et à la vitalité de ses territoires.

Au lendemain des élections municipales et de la formation d’un nouveau gouvernement et à la veille d’un scrutin européen qui s’annonce décisif pour le secteur culturel, l’association TPLM compte faire entendre une voix forte afin que soient pris en compte les intérêts de la filière musicale et de l’ensemble de ses représentants.

Le nouveau bureau de TPLM devient le nouvel organe de gouvernance :
Président : Bruno Lion (CSDEM)
Vice-président : Aline Renet (PRODISS)
Vice-président : Guillaume Leblanc (SNEP)
Trésorier : Michel Joubert (ADAMI)
Secrétaire : Jean-Marie Moreau (SNAC)

Membres :
MMF, la GAM, SPPF, SNAM, Sacem, SNES, ESML, Profedim, SMA.

Bruno Lion, président de TPLM :
« Nous sommes très heureux d’accueillir aux côtés des fondateurs de TPLM, des organisations de l’univers des musique classiques comme le Profedim, au cœur du numérique comme l’ESML, une nouvelle représentation d’artistes avec la GAM, et d’élargir encore notre représentativité avec des producteurs comme ceux qui sont regroupés au sein du SNES ou du SMA, particulièrement ancrés dans nos territoires. Nous espérons que d’autres organisations de la musique nous rejoindront bientôt, pour construire ensemble, la parole de la filière musicale, et convaincre que les enjeux de la musique peuvent et doivent être mieux pris en compte dans ce pays. A plus court terme, nous sommes évidemment mobilisés pour obtenir plus de diversité musicale dans les médias, comme nous l’annonce le rapport Bordes, et bien sûr pour obtenir enfin cet établissement public dont la filière musicale a besoin, autour d’un CNV aux moyens significativement renforcés, comme s’y est engagée la Ministre de la Culture ».

Tous Pour la Musique regroupe l’ensemble des représentations professionnelles de la musique

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Adresse postale : C/o SNEP – 14 Boulevard du Général Leclerc – 92200 NEUILLY SUR SEINE
 01 47 38 04 04 – Fax : 01 47 38 04 00 – Site Internet : www.tplmusique.org – @TPLM Officiel

2013 photo Guillaume Leblanc 2

 

Le quinquennat de François Hollande entre dans sa deuxième phase. Pour les industries de la culture, et tout particulièrement pour la musique, la première levée ressemble à une morne plaine. Les rapports se sont accumulés (Lescure, Phéline, Bordes, etc.), mais aucun travail législatif n’est parvenu à son terme. La loi Création reste dans les cartons. Pour autant, Guillaume Leblanc, le directeur général du SNEP (Syndicat National de l’édition Phonographique), salue aujourd’hui la garantie de la continuité de l’action du gouvernement avec le renouvellement d’Aurélie Filippetti en tant que ministre de la Culture et de la Communication. Les grandes problématiques du secteur, exposition de la musique dans les médias, lutte contre le piratage, et partage de la valeur, sont donc toujours autant d’actualité pour la ministre et une filière qui a fini par retrouver la croissance en 2013.

ElectronLibre : Aurélie Filippetti vient d’être confirmée ministre de la Culture et de la Communication. Est-ce un bon choix ?
– Guillaume Leblanc, directeur général du SNEP : Je salue la confirmation d’Aurélie Filippetti en tant que ministre de la Culture et de la Communication. Depuis 2012, la ministre a pris un certain nombre d’engagements, notamment en faveur de l’exposition des artistes dans les médias de lutte contre la concurrence déloyale du piratage si néfaste pour notre filière ou encore de promotion des artistes français à l’étranger. La continuité est primordiale pour des enjeux si importants.

EL : 
Dans la première partie de son mandat, au sein du gouvernement Ayrault, Aurélie Filippetti s’est à peine penchée sur les problématiques des producteurs de musique, exposition dans les médias de la musique, partage de la valeur, piratage, etc. Les projets législatifs sont en retards, malgré l’accumulation des rapports. Est-ce que cela signifie que l’ère Hollande est une grande période de glaciation pour les producteurs en matière d’action politique ?

La suite de l’interview sur ElectronLibre…

Les quatrièmes Prix de la création musicale, organisés par la CSDEM (Chambre syndicale de l’édition musicale) se sont déroulés le 07/04/2014 à Paris. Le jury, présidé par Pierre LESCURE, était composé de neuf professionnels de la musique et des médias. Voici la liste des nominations
:

  • Compositeur de l’année : Mathieu Boogaerts (Lili Louise Musique-Super Super) et Guillaume Brière (Rouge et Or Musique-Sony/ATV Music Publishing) ex-aequo
  • Synchronisation publicitaire d’une œuvre internationale : Whole Lotta Love de Led Zeppelin pour la campagne Dior (Flame Of Albion Music Inc., représenté par Warner Chappell Music France)
  • Chanson de l’année : Tourner la page (Zaho et Philippe Greiss) interprété par Zaho (Warner Chappell Music France-High Up Publishing)
  • Recueil de partitions : Best Of 50 de Barbara (divers éditeurs)
  • Musique originale à l’image : générique télévisé de l’émission Alcaline (Gaëtan Roussel et Benjamin Lebeau) (Éditions Gazoline, administrées par BMG-France Télévision Distribution-Grand Angle Production)
  • Auteur de l’année : Mathieu Boogaerts (Lili Louise Musique-Super Super)
  • Jeune talent : Gesaffelstein (Savoir Faire Publishing, représenté par EMI Music Publishing France)
  • Synchronisation publicitaire d’une œuvre française : Tonight (écrit et composé par Rover) sur la campagne Prada (Wagram Publishing)
  • Réinterprétation : Bruxelles (Dick Annegarn) par Sophie Tith (Warner Chappell Music France)
  • Création originale pour un spectacle : Memory de Vincent Delerm (Lili Louise Musique-DR)
  • Prix spécial du jury : Orelsan
  • Prix hommage : Michel Delpech

PRESS RELEASE

 

Record companies file legal proceedings against vKontakte for deliberately facilitating piracy on a large scale.

vKontakte should be licensed, respect copyright and pay artists.

 

London, April 3, 2014 – Legal proceedings have been filed by the recording industry today against vKontakte (VK), the Russian social network that operates a music service deliberately facilitating copyright piracy on a large scale.

 

The action is taken to protect the rights of record companies investing in Russia and to help develop a thriving licensed music business. The litigation comes after months of preparation, during which repeated attempts have been made to persuade VK to tackle its copyright infringements.

 

The claims, filed in the Saint Petersburg & Leningradsky Region Arbitration Court, charge VK with creating a service aimed at large-scale infringement of the rights of copyright holders.  The company operates an unlicensed music service involving a huge library of copyright-infringing tracks that are stored on its website. The service provides unlimited access to this repertoire, enabling its tens of millions of users to search and stream music.

 

Three separate cases have been filed by three  record companies: Sony Music Russia, Universal Music Russia & Warner Music UK. The actions are supported by the organisation representing record labels in Russia, the National Federation of the Music Industry (NFMI), and coordinated by IFPI, the organisation representing the recording industry worldwide.

 

The cases involve a sample of artists, for which the recording industry seeks court orders requiring VK to remove the infringing repertoire from its service. The record companies also seek a court order requiring VK to implement effective industry-standard measures, such as audio fingerprinting, to prevent unauthorised re-upload of that specific repertoire and to prevent unauthorised uploading of the companies’ catalogues generally.  The legal action also includes a claim for compensation of just over RUB 50 million (US$1.4 million) in respect of the infringing repertoire.

 

IFPI Chief Executive Frances Moore said:

 

“For the music industry to grow and prosper, it needs digital partners that are licensed, that respect copyright and which pay artists and producers for their work and investment.  VK’s music service, unlike others in Russia, is an unlicensed file-sharing service that is designed for copyright infringement on a large scale.

 

“We have repeatedly highlighted this problem over a long period of time. We have encouraged VK to cease its infringements and negotiate with record companies to become a licensed service. To date the company has taken no meaningful steps to tackle the problem, so today legal proceedings are being commenced.”

 

Leonid Agronov, CEO of NFMI, said:  “Music companies in Russia need a secure environment where they can invest in artists, offer new music to consumers and develop a viable business. Today this is extremely difficult due to the unlicensed service of  vKontakte, which is earning revenues from music without respecting the rights of those who created and produced it. This is why NFMI has  supported the efforts of the international industry to persuade vKontakte to stop its infringements and why we support the legal proceedings filed today. This is an action which can benefit the whole music industry in Russia, and an opportunity to improve the business environment for those who depend on copyright and other rights for their livelihood.”

 

VK is the most popular social network in Russia, with more than 88 million registered users from Russia and 143 million worldwide.  Its music service has a vast amount of infringing material stored on its music service, with thousands of copies of most of the tracks in the Russian and US Top 20 Charts.  The social network generates revenue from targeted advertising, and the company is reported to have made USD $172 million in revenue in 2012.  VK has never paid the claimant companies for the use of their recordings.

 

Developing a licensed music business in Russia

 

Record companies are committed to developing a thriving licensed music business by making music available to consumers via different licensed channels and formats.   A number of digital music services are licensed in Russia: consumers can choose from free, ad-supported, subscription and download services, including Yandex, Trava and several mobile operators, as well as global music brands iTunes and Deezer.

 

However, despite its potential to be a top 10 world market,  the licensed Russian digital music business remains marginal, ranking the country outside the top 20 among music markets internationally.

 

As the largest social network in Russia, vKontakte’s unlicensed service is a significant factor in this under-performance.  Russian recorded music revenues in 2013 totalled RUB 2.2 billion (US$69.4 million). By contrast, record companies globally have developed a fast-growing digital music business worth US$5.9 billion globally, licensing hundreds of digital partners in over 100 countries, ranging from paid-for downloads to free streaming services.

 

“Notorious” market for fourth year running

There has been extensive public comment and media coverage, in Russia and internationally, about VK’s record on copyright infringement. In February 2014, the US Trade Representative’s annual report listing “notorious markets” for piracy named VK for the fourth year running.

http://www.ustr.gov/about-us/press-office/press-releases/2014/February/Notorious-markets-list-focuses-fight-against-global-piracy-and-counterfeiting.

For further information contact:

 

Andrey Bykasov, Mikhailov and Partners, Moscow

Phone: + 7 495 956 3972 ext.1198

Mobile +7 916 590 4314

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Adrian Strain or Alex Jacob, IFPI, London

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Note to editors:

IFPI is the organisation that promotes the interests of the international recording industry worldwide. Its membership comprises some 1,300 major and independent companies in 66 countries. It also has affiliated industry groups in 55 countries. IFPI’s mission is to promote the value of recorded music, safeguard the rights of record producers and expand the commercial uses of recorded music in all markets where its members operate.

 

vKontakte –  IFPI Media Backgrounder

 

VK, formerly known as ‘vKontakte’ and still often referred to in Russia as ВКонтакте (‘in touch’ or ‘in contact’), is the most popular social network in Russia with more than 88 million registered users from Russia and 143 million worldwide. Web monitoring companies report that 49 million unique Russian users visit the site each month[1]. In January 2014, the founder of VK reported that the site registered 60 million visits in a single day[2].

 

The VK site looks and functions in a similar fashion to Facebook. However, unlike Facebook, VK operates an unrestricted music file sharing service.  It offers users the ability to upload and store music and video files which then become available for all other users of the service to search and stream. Any music file stored on VK can be added with a single-click to the user’s own music library. Music and video files uploaded by a user can be found by all other users regardless of the uploader’s privacy settings, and the site’s functionality does not enable the uploader to prevent them from being shared further, nor remove them from the service once uploaded.

 

VK Music offers a site-wide search function and the amount of unlicensed material stored on the VK music service is vast. Thousands of search results are shown for popular titles. For instance, a search in February 2014 the track ‘Young and Beautiful’ by Lana Del Rey showed 69,211 results and a search for the track ‘Radioactive’ by Imagine Dragons found 84,857 results. Searches for the Top 20 Billboard singles from the US Billboard chart, the Top 20 UK singles, and the Top 20 Russian singles for a week in February 2014 found thousands of copies of most tracks. On average, 21,386 links to each track in the Russian Top 20 were located on VK Music and 20,302 links to each track in the US Top 20. Technical analysis found that all music content uploaded by users is stored on and accessed from VK’s own servers.

 

VK offers copyright owners a process to request the blocking or removal of infringing content from the site. However, the process is heavily weighted towards the individual who uploaded the infringing material and can require the copyright owner to request a court order before the content is removed. The process is time-consuming and the document published by VK outlining the process requires individual requests to be issued and pursued for each single instance of infringement.

 

VK generates revenue from targeted advertising, a virtual token system known as ‘votes’ that can be purchased by users to pay for gifts, and in-app purchases. The site is reported to have made USD $172 million in revenue in 2012 from these activities with most revenue generated by advertising.

 

 

The Russian Music Market – IFPI Media Backgrounder

 

Despite a growing choice of licensed digital services,  including advertising-supported services that are free to the consumer, Russia’s digital music business is highly undeveloped by international standards.

 

Recorded music revenues in 2013 totalled RUB 2.2 billion (US$ 69.4 million), making Russia the world’s 23rd music market by size.  Based data published in IFPI’s Recording Industry in Numbers in 2014, music revenues per capita in Russia total US$0.5 compared to a European average of US$8.4 per user.

 

New services, established in the last two years are already illustrating the massive potential for a licensed digital music business, helping the overall recorded music revenues in Russia to increase by 12.5% in 2013.

 

Digital revenues account for a growing share of the Russian music market overall (56% in 2013), the majority of which comes from downloads, mobile products such as ringtones and subscription streams.  In 2013, digital revenues were boosted by the arrival of iTunes which has seen a sharp increase in download revenues from a small base. This helps illustrate that consumer demand exists for legitimate paid-for services, and that the potential is high to build a sustainable and diverse digital music sector within Russia.

 

Yandex, the free-to-user streaming services is licensed by local and international record companies. Deezer, the international subscription service, was established in Russia in 2012.

 

Widespread copyright infringement means that artists receive little revenue from the exploitation of recorded music in Russia. Artists attempting to make a career from music are therefore denied investment from record companies and forced to rely on whatever income they can make from live performance.

 

IFPI’s Pro-music website www.pro-music.org provides a comprehensive directory of licensed digital services for over 150 countries. A number of digital music services are licensed in Russia, with consumers able to choose between free ad-supported, paid-for subscription, and download services. The site lists the following licensed services in Russia:

 

 

  • Key Free/ Ad-Supported services
    • Clipyou
    • IVI Music
    • Megafon (Trava)
    • Muz.ru
    • Yandex Music
    • YouTube
    • Zvooq
  • Key Subscription Services
    • Deezer
    • Google Play
    • Megafon
    • Nokia MixRadio
  • Key Download Services
    • Beeline
    • iTunes
    • Megafon (Trava)
    • Tele 2