Lancée en 1995, EasyJet, la première compagnie aérienne Low Cost, est devenue la 2eme compagnie aérienne en France. En plus d’avoir touché un public beaucoup plus large, ces compagnies low cost ont eu une influence importante sur les usages : qui ne se permet pas une escapade rapide à Barcelone, Berlin ou Milan au moindre weekend prolongé ? Chose inconcevable pour une grande partie de la population il y a encore 15 ans.

Les exemples de grands succès économiques liés à des offres low cost sont nombreux, tous secteurs d’activités confondus. Alors qu’en est-il du streaming ? Une étude du cabinet Alvarez & Marsal publiée en début d’année amorçait déjà l’idée qu’une baisse des prix serait favorable à une meilleure pénétration du streaming dans les foyers. L’étude recommandait un prix moyen de 5€ / mois.

C’est dans ce contexte que sont apparus deux nouveaux acteurs: l’un est le produit de la plus grande enseigne culturelle française, la FNAC, la seconde est le fruit d’une PME installée entre Paris et New York, Cellfish, spécialiste du monde numérique.

FNAC Jukebox

De par son positionnement ciblant les « familles et adultes » plus que les jeunes nomades, Fnac Jukebox propose d’écouter en illimité 200 morceaux de votre choix sur ordinateur. Se pose bien sûr la question : comment choisir face à des millions de morceaux ? Pour cela, le service met en place des radios thématiques et toutes les fonctions communautaires connues des utilisateurs, ainsi qu’une page d’actualités éditoriales.

Leurs points forts :

  • Le réseau d’adhérents FNAC soit des millions de foyers qui n’ont peut-être jamais entendu parler de « streaming »
  • L’accès à un catalogue pouvant concurrencer les offres de Deezer ou Spotify
fnac-jukebox-tarifs

A 7€ / mois, l’offre Jukebox sur tous les appareils n’est plus que 30% moins cher que Deezer et Spotify

Hitster

Chez Hitster, c’est tout l’inverse : pas de site, pas d’application pour ordinateur … le service est 100% mobile. Inspiré directement d’une étude (menée en interne par la société) sur la consommation de musique, Hitster tente de répondre aux besoins des « non-mélomanes ». Son fonctionnement est simplissime : chaque mois, ce sont 100 hits d’hier et d’aujourd’hui mis à la disposition de l’auditeur. De quoi nourrir son jogging ou ses soirées entre copains sans se prendre la tête.

hitster
Cellfish a voulu créer un environnement graphique et une expérience utilisateur moderne et agréable – de quoi séduire un public jeune et connecté.

Comme c’est souvent le cas dans l’univers low cost, toutes les options sont payantes. On peut ainsi, pour 0.99€ supplémentaire par option :

  • Accéder aux titres hors connexion
  • Créer sa propre playlist (et donc conserver certains titres même lorsque les 100 hits sont renouvelés)
  • Louer des albums complets (d’un artiste présent dans la playlist générale)

Leur point fort :

  • Le savoir-faire en matière d’édition d’application mobile

Leur point faible :

  • S’adresser à un public jeune, qui a connu l’ère du tout illimité en terme de consommation de bien culturel, avec une offre restreinte à 100 titres peut paraître risquer

L’avis du SNEP

Comme l’a rappelé notre directeur général Guillaume LE BLANC lors du MIDEM, le marché du streaming en est encore à ses débuts. Toute nouvelle offre est donc la bienvenue et devrait permettre, en segmentant le marché, de toucher des publics nouveaux. Aujourd’hui, le site offrelegale.fr recense 33 offres de streaming disponibles en France. Quel business modèle, système de recommandations ou partenariat stratégique trouvera l’adhésion du public ? Pour l’instant, la FNAC et HISTER sont très loin derrière Deezer ou Spotify. Le SNEP continuera à veiller sur l’évolution de ce marché et de vous faire part de ces évolutions.

En exclusivité, le SNEP vous dévoile les vingt premiers des Tops semestriels albums et titres fusionnées. Vous pourrez les retrouvez sur MusiqueAuTop dans les heures qui viennent.

 

Top_albums-2014S1

Top_titres-2014S1

WEBSITE BLOCKING APPROVED BY SINGAPORE PARLIAMENT

10th July 2014

Singapore’s Parliament has this week approved a Bill introducing a civil law procedure for website blocking, a move welcomed by IFPI as a boost to the music industry in Singapore and internationally.

Frances Moore, chief executive of IFPI, says: « The recording industry welcomes the fact that Singapore has joined the list of nations that consider website blocking to be a proportionate and effective tool to tackle digital piracy. Website blocking is an important way of reducing infringement and stimulating the development of a licensed digital music market. We urge policymakers in other countries to look at introducing measures similar to those set to be implemented in Singapore. »

Legislators approved the third reading of the Copyright Amendment Bill on 8th July and the website blocking measures will now come into force when the President signs the Bill into law. Under the new legislation, rights owners can obtain injunctions from the Singapore High Court that would require ISPs to block users’ access to websites that flagrantly infringe copyright law.

For further information contact:

Adrian Strain or Alex Jacob, IFPI London
Email: adrian.strain@ifpi.org / alex.jacob@ifpi.org

Tel: +44 (0)20 7878 7935 (Press Office)

Les bonnes nouvelles s’accumulent pour l’industrie de la musique. Après la publication par BVMI des premiers chiffres qui montraient une progression du marché de la musique en Allemagne sur l’année 2013, l’organisme vient de révéler les détails de cette année, celle du retour de la croissance outre Rhin. Le chiffre d’affaires sur l’année 2013 s’établit à 1,45 milliard d’euros, soit une hausse de 1,2%. Le marché allemand de la musique enregistrée se caractérise en 2013 par l’importance du « physique », qui représente ainsi toujours près de 77% des revenus. Le numérique n’est cependant pas en reste, car si les ventes de CD restent fortes, elles sont en légère baisse (1,3%), le streaming fait un véritable bond en 2013 avec une progression de 91,2% ! Ce mode de consommation de la musique, par abonnement ou bien financé par la publicité, ne représente encore que 4% du marché total, mais les projections de l’industrie sont optimistes avec un seuil de 35% de parts de marché attendu pour 2018. Le numérique représente donc 22,6% du marché cette année, et la baisse de 1,3% des ventes de CD est heureusement contrebalancée par la progression solide de 11% du numérique sur un an. A l’instar des Etats-Unis et du Royaume-Uni, le vinyle connait une seconde jeunesse également en Allemagne, ce support représente 2% du marché de la musique et affiche une belle percée (+47,2% d’une année sur l’autre). La percée du numérique (+ 11,7%), pour un total de 328 millions d’euros en 2013, s’appuie aussi sur le téléchargement d’albums qui est en progression de 4,8% en valeur, alors que le single est en baisse.

marche_allemand_snep

Les quotas de chansons d’expression française à la radio fêtent cette année leurs 20 ans. L’association « Tous Pour La Musique », qui rassemble l’ensemble des acteurs de la filière musicale, a donc décidé de marquer cet anniversaire à l’aide d’une compilation.

Au cours de ces deux décennies, le dispositif des quotas s’est imposé comme l’outil indispensable à l’émergence de nouveaux talents et comme soutien de la nouvelle scène française.

Un franc succès pour cette règle qui confirme l’exception.

Cet album se veut illustratif de cette vitalité, sans aucune prétention à l’exhaustivité, puisque, depuis 1994, ce sont des dizaines et des dizaines d’artistes ou de groupes qui ont bénéficié de cet appui indispensable.

Les professionnels de la musique, qu’ils soient créateurs, interprètes, éditeurs, producteurs ou entrepreneurs de spectacle, sont reconnaissants aux pouvoirs publics d’avoir compris la nécessité de cet accompagnement.

Grâce à lui, cette part de notre patrimoine partagé que constitue la chanson française continue à bénéficier de cette loi qui les protège et les promeut. Les quotas de chansons d’expression française doivent non seulement être maintenus, mais améliorés dans leur application.

L’ensemble des acteurs de la filière musicale réunis au sein de « Tous Pour La Musique » comptent sur la vigilance des pouvoirs publics pour défendre ce dispositif salutaire pour la diversité culturelle !

Bruno Lion,

Président de « Tous Pour La Musique »

quotas_cover

Télécharger le livret de la compilation

deezer_logo_ipad

Écouter la compilation sur Deezer

20 ans de quotas de chansons francophones sur les ondes :

TPLM appelle le législateur à préserver le succès d’une idée simple.

20 ans déjà ! Une date anniversaire, que la filière musicale réunie au sein de l’association TPLM, tient à marquer, à l’heure des festivals d’été, des enjeux réglementaires notamment ceux de de la circulation des œuvres sur Internet et de l’intermittence. Le 20ème anniversaire des quotas de chansons francophones sur les radios, est celui d’un dispositif qui a permis de soutenir avec une grande efficacité, le dynamisme et la diversité de la production musicale francophone sur les ondes.

Cette initiative qui s’inscrivait dans le cadre d’un grand projet de loi sur l’audiovisuel a démontré avec le temps la perspicacité du législateur de l’époque. L’amendement du député Michel Pelchat instituant un quota de 40% de diffusion de chansons francophones sur les radios a contribué à endiguer la progression continue de la production anglo-saxonne et permis de maintenir une offre diversifiée de chansons francophones.

Combien d’artistes à l’aube de leur carrière ont aussi trouvé le chemin du succès grâce au seuil supplémentaire pour la diffusion des jeunes talents inclus dans cet amendement parlementaire.

20 ans plus tard, la radio demeure le média prescripteur par excellence pour la musique. 60% des Français découvrent les nouveaux titres et les nouveaux artistes grâce à la radio. http://www.tplmusique.org/musique-et-medias/

TPLM publie aujourd’hui un album emblématique de la vitalité de la chanson française depuis deux décennies,  un témoignage par l’exemple du résultat atteint grâce au soutien  de la loi sur les quotas. Retrouvez ces titres sur Deezer »  http://www.deezer.com/playlist/900187545

L’association Tous Pour la Musique appelle cependant le législateur à demeurer vigilant face à un recul progressif et inquiétant de la programmation francophone depuis 9 ans (-4,6% de titres sur un panel de 35 radios représentant 90% de l’audience radio – source Yacast). Elle soutiendra toute initiative qui permettra de renforcer un dispositif dont l’efficacité est reconnue depuis 20 ans à la fois par la filière musicale, les artistes mais aussi par le public.

 

 

Contacts Presse :

ADAMI / Benjamin Sauzay : 01 44 63 10 12

CSDEM / Angélique Dascier : 01 48 74 09 29

La GAM / Suzanne Combo : 09 70 26 12 35

MMF / Virginie Borgeaud : 01 40 16 46 52

PRODISS / Aline Renet : 01 42 65 73 17

SACEM / Catherine Boissière : 01 47 15 45 21

SCPP / Anouchka Roggeman : 01 41 43 03 07

SNAM / Marc Slyper : 06 07 61 51 69

SNEP / Patricia Sarrant : 01 47 38 04 04

UPFI SPPF / Valérie Thieulent : 01 53 77 66 53

 

Rome, 4th July 2014 – A long and complex investigation driven by the Italian Fiscal Police has ended with the disclosure that the operators behind a pirate website and associated cyberlocker generated illegal revenues of more than €1.3 million in just 15 months.

The DDLStorage cyberlockers, ostensibly established to allow the legal exchange of files and documents, was in fact developed by a network of professional criminals who were making available copyright infringing films, games, music and TV programmes.

Just 3 per cent of users on the platform uploaded files and only 0.2 per cent were receiving revenues for the content they uploaded.  Uploaders were paid the more their content was downloaded by other users, with individual payments running up to €40,000 per year.

The cyberlockers was initially created in Italy, but it was powered by 120 servers located in France and later the Netherlands.

The illegal distribution of copyright infringing material through such services causes significant damage to the licensed film, games, music and television industries.

Luca Vespignani, FPM (Music and Multimedia Antipiracy Federation) General Secretary says: “This is a really important case for the anti-piracy battle: for the first time in Italy we can unequivocally reveal the presence of a direct and illegal connection between a pirate website and its cyberlocker.  It is essential to investigate the organisation of these structures to seriously disrupt digital piracy.”

Further information:

 

Alessia Esposito

FPM

Tel: +39 02/795879

Email: alessia.esposito@fimi.it

Malgré le déploiement constant d’une offre légale de qualité, la piraterie continue de porter atteintes aux industries culturelles, dont la musique. Pour faire face à ce fléau, un jeu du chat et de la souris s’est instauré entre les sites pirates et les institutions telles que la RIAA. Ces dernières envoient un nombre grandissant de requêtes de retrait aux moteurs de recherche et notamment à Google.

 

C’est ainsi que la RIAA annonçait en début de semaine un chiffre clé provenant des Etats Unis : la barre des 50 Millions de demandes de retrait de liens pirates a été atteinte.

 

Des statistiques plus précises ont également été publiées, révélant l’étendue des moyens mis en oeuvre par la RIAA en matière de lutte contre la piraterie.

 

roaa-google-50

 

Les sites pirates ne manquent pas de ressources pour contrer les efforts de la RIAA. Les liens sont souvent remis en ligne sous une URL légèrement différente, parfois même le lendemain. Une situation qui dérange de plus en plus la RIAA, qui exige de Google des efforts supplémentaires, comme l’impossibilité pour un site de réindexer un contenu qui a été signalé.

RIAA : Labels At Work

La RIAA vient de publier un nouveau rapport intitulé « Labels At Work », mettant en exergue les évolutions du secteur de la musique et plus spécifiquement des maisons de disques et labels qu’elle représente. Le rapport se penche sur des éléments variés : la croissance du numérique, les investissements, le marketing, le développement du répertoire artistique, la croissance dans d’autre secteur du marché, et le rôle des labels dans l’écosystème de la musique enregistrée. Le rapport se construit autour des thématiques abordés par le Digital Music Report et Investing in Music en y incluant une section sur le Music Matters.

Vous pouvez consulter le dossier de presse à cette adresse.

labels_at_worklabels_at_work2 Télécharger le rapport au format PDF

A l’occasion de son assemblée générale, la SCPP a dévoilé ces chiffres clés pour l’année 2013 ainsi que ses priorités pour 2014.

Retrouvez l’ensemble de ces informations dans le dossier de presse : Télécharger le dossier de presse

 

LES CHIFFRES CLES EN 2013

 

  1. 1.                  PERCEPTIONS

 

La SCPP a perçu 81,909 millions d’euros en 2013, soit 11,5% de plus qu’en 2012 (73,438 millions d’euros). Cette forte augmentation est due principalement à la progression importante de la Rémunération équitable (+6,5%), elle-même due à la progression de la perception auprès des lieux sonorisés (+18%), qui a permis de compenser la baisse des perceptions auprès des radios (-6,6%), et à des régularisations exceptionnelles de rémunération pour copie privée, majoritairement relatives à l’année de droit 2012. Sans ces régularisations exceptionnelles, la rémunération pour copie privée sonore aurait baissé de 2% (effet baissier des tarifs adoptés en décembre 2012).

 

  1. REPARTITIONS

 

67,49 millions d’euros ont été mis en répartition en 2013, soit un montant en baisse de 7% par rapport à celui de 2012 (72,8 millions d’euros), qui comprenait des répartitions exceptionnelles non récurrentes. A titre de comparaison, les répartitions de 2011 s’étaient élevées à 57,930 millions d’euros.

 

  1. PRODUITS FINANCIERS

 

La SCPP a distribué l’intégralité de ses produits financiers en 2013 à ses ayants droit, soit 180.000 euros.

 

  1. COUT DE GESTION

 

Le coût de la gestion représentant le total de charges de gestion par rapport aux perceptions de droits, sans imputation de produits financiers et sans prélèvement sur des réserves, qui constitue le seul critère fiable pour apprécier la gestion d’une SPRD, s’est élevé à 7,7% en 2013 (8,3% en 2012). Cette baisse est liée à la progression de nos perceptions.

 

  1. AIDES

 

La SCPP a disposé à ce titre en 2013 d’un montant total de 11.944.000 euros. Durant l’exercice 2013, la Commission des aides s’est réunie 11 fois pour étudier 784 dossiers de demande de subvention (845 en 2012). Le Conseil d’Administration a accordé, sur proposition de la Commission 703 subventions (698 en 2012) pour un montant de 10.594.345 euros. 89,7% des demandes ont reçu une réponse positive.

 

Durant l’exercice 2013, la SCPP a conclu 25 conventions avec des salles de spectacles permettant de subventionner 195 « show-cases » (172 en 2012) :

Athénée Théâtre, Batofar, Cabaret Sauvage, Café de la Danse, Flèche d’Or, Gibus Club, L’Européen, La Bellevilloise, La Boule Noire, La Maroquinerie, La Maison des cultures du Monde, Le Divan du Monde, Le Duc des Lombards, Le New Morning, Le Sentier des Halles, Le Trabendo, Le Zèbre de Belleville, , Les Trois Baudets, Nouveau Casino, Pan Piper, Petit Bain, Point Ephémère,  Royal Factory, Studio de l’Ermitage, Vingtième Théâtre.

 

18 organismes ont bénéficié d’une subvention de la SCPP :

–          au titre du Spectacles/Projets Spéciaux : pour la quatrième année consécutive (et pour certains depuis plus longtemps), Les Victoires de la Musique (cérémonie 2014), Le Printemps des Poètes et pour la deuxième année Calif (3ème édition du Disquaire Day), et pour la première fois, Protoclip, Festival au fil des voix et La Locomotive des Arts.

 

–          au titre de la Formation : depuis plus de quatre ans, Le Fair, Le Studio des Variétés et Voix du Sud, pour la deuxième année, ACP-La Manufacture Chanson et pour la première année, Paulette Productions et LKF et partenaires.

 

–          en tant qu’organismes : depuis plus de quatre ans : Francophonie Diffusion, Zone Franche, le FCM, le FAM, Tous pour la Musique.

 

 

Enfin, 1 406 781 € ont été affectés à des actions de lutte contre la piraterie musicale ainsi qu’à des actions d’intérêt collectif (directement ou indirectement).

 

 

 

LES PRIORITES DE LA SCPP EN 2014

(SECOND SEMESTRE)

 

 

 

1)      Maintien d’un dispositif de réponse graduée dissuasif

 

La mission Lescure avait eu le mérite de reconnaître la réalité de l’efficacité de la réponse graduée mise en œuvre par l’HADOPI. On ne peut que regretter que la mission n’ait néanmoins pas crue devoir recommander le maintien de l’HADOPI.

 

Aujourd’hui, le transfert annoncé des missions de l’HADOPI au CSA n’a toujours été effectué alors que les moyens de l’HADOPI ont été diminués en anticipation du transfert de ses missions au CSA, ce qui peut nuire à la bonne exécution de ses missions.

 

C’est pourquoi la SCPP sera très attentive au maintien effectif de la réponse graduée, ce qui implique que l’HADOPI dispose des moyens nécessaires à cette mission et que le dispositif comprenne des sanctions dissuasives, soit par leur montant, soit par leur fréquence en cas de négligence continue.

 

 

2)      Maintien d’un régime juridique viable pour le création phonographique en France

 

Les producteurs phonographiques ont déjà eu à faire face à des demandes de modification du régime juridique sous lequel ils produisent et exploitent les phonogrammes. Avant la mission Lescure et la Mission Phéline, la mission Hoog avait déjà recommandé l’extension de la licence légale au webcasting et la mise en place d’une gestion collective obligatoire pour les exploitations en ligne. Après près d’un an de discussions, ces recommandations avaient été abandonnées. Pour des raisons simples : rien ne les justifiaient et elles ne réglaient aucun des problèmes auxquels elles étaient censées apporter des réponses. La situation n’a pas changé aujourd’hui.

 

  • Rien ne justifie l’expropriation des droits de propriété des producteurs de phonogrammes que constituerait l’extension de la licence légale au webcasting. Cette exploitation est déjà gérée collectivement par les producteurs, les tarifs des sociétés civiles ont été acceptés par l’ensemble des syndicats de webradios, que ce soit l’ESML pour les webcasters commerciaux ou les organisations de webradios associatives pour les webradios non commerciales.

 

Il n’existe aucun contentieux entre les SPRD de producteurs et des webradios.

 

Cette activité génère des revenus proportionnels tant pour les artistes principaux que pour les artistes musiciens, dont le montant est en phase avec l’économie actuelle de la production phonographique française.

 

Enfin, on rappellera, à ceux qui évoquent la neutralité technologique pour justifier cette extension, que rien n’interdit de la mettre en œuvre en étendant le régime de droits exclusifs à la radiodiffusion traditionnelle.

 

  • Par ailleurs, rien ne justifie l’intervention des sociétés d’artistes dans le versement des redevances dues par les producteurs phonographiques aux artistes principaux. Cela fait plus d’un siècle que les producteurs phonographiques versent des redevances aux artistes interprètes principaux sans que les tribunaux soient régulièrement saisis de plaintes d’artistes interprètes pour défaut de versement de redevances par leur producteur.

 

Le fait que les producteurs aient désormais à rendre compte à leurs artistes des nombreuses exploitations en ligne dont leurs interprétations font l’objet n’a pas changé cette situation.

 

  • Enfin, l’idée que l’on puisse arrêter un pourcentage minimum de rémunération proportionnelle pour les artistes interprètes principaux indépendamment de l’économie de l’exploitation des phonogrammes est une absurdité économique. Il est stupéfiant que les auteurs du rapport de la mission Lescure comme de la mission Phéline aient trouvé insupportable que, non seulement le prix de vente des phonogrammes en ligne soit moins élevé que le prix de vente des supports physiques, mais que cette baisse s’accompagne d’une réduction des taux de redevances versées par les maisons de disques, alors qu’il s’agit d’une conséquence inéluctable de la crise que connaît l’industrie phonographique depuis près de 10 ans.

 

On rappellera que l’industrie phonographique a perdu plus de la moitié de son chiffre d’affaires depuis 2003. Comment s’étonner que, pour survivre dans un environnement aussi désastreux, elle ait dû, non seulement réduire les effectifs de son personnel, c’est-à-dire ses frais fixes, mais également ses frais variables, dont les redevances des artistes interprètes constituent une part significative.

 

Les artistes, leurs agents et manageurs, leurs avocats ont bien compris cette règle économique incontournable et ont accepté, dans le cadre de la négociation de leurs contrats d’enregistrements, des conditions de rémunérations plus basses que celles qui se pratiquaient avant la crise. L’étude EY a permis de démontrer ce que nous affirmions depuis plusieurs années, c’est-à-dire que la nouvelle production phonographique française est déficitaire et qu’il n’y a donc pas de problème de partage de valeur entre les artistes interprètes te les producteurs.

 

Le meilleur moyen de permettre une augmentation des taux de redevances versées aux artistes interprètes n’est pas d’affaiblir la compétitivité des entreprises phonographiques françaises par des mesures contraignantes absurdes, mais de les aider à retrouver une nouvelle prospérité.

 

C’est ce qui s’est produit dans les années 80, quand l’avènement du CD et l’autorisation de la publicité pour les phonogrammes en télévision ont permis un développement important du marché du disque, qui s’est accompagné, dans le cadre de la négociation contractuelle, d’une hausse significative des taux de redevances proportionnelles des artistes interprètes.

 

Quant à la menace d’une gestion collective obligatoire imposée par la loi pour le cas où les producteurs refuseraient de mettre en œuvre volontairement ces deux recommandations[1], il est consternant de voir qu’il existe encore en France des personnes qui voient dans le Kolkhoze un modèle d’entreprise, à l’heure de la mondialisation de l’économie.

 

La mise en œuvre des propositions des rapports des missions Lescure et Phéline pour la production phonographique, si elle allait jusqu’à son terme, ce dont nous doutons sérieusement compte tenu des obstacles juridiques qui devront être préalablement surmontés (les propositions sont, selon l’analyse de nombreux professeurs de droit, contraires soit à la constitution, soit au droit européen, soit aux conventions internationales) ne pourrait  provoquer qu’un immense mouvement de délocalisation de la production phonographique française.

 

Comment croire en effet que les entreprises accepteraient de continuer à produire en France, avec des contraintes absurdes qui n’existeraient dans aucun autre pays au monde, alors qu’elles pourraient s’en exonérer si facilement en délocalisant leur production dans un quelconque état de l’union européenne ?

 

 

 

 

 

 

****


[1] On notera qu’il s’agit de la seule industrie créative qui est ainsi menacée d’une loi coercitive, alors qu’aucune mesure de cette nature n’est envisagée pour les autres industries créatives qui refuseraient de mettre en œuvre ces mêmes recommandations, qui s’appliquent également à elles.