UN GÉANT S’EN EST ALLÉ

Un géant s’en est allé. S’il était dès les années 60 l’idole des jeunes, Johnny Hallyday fut depuis, le compagnon de toutes les générations. Il a chanté nos amours et nos peines, nos envies et nos colères, il a chanté nos vies, en criant, en murmurant, en émouvant.

Les producteurs de musique rendent hommage à un talent et une carrière hors norme. Ils saluent l’interprète qui a enregistré plus de 1300 chansons, qui a travaillé avec des centaines d’auteurs et compositeurs, s’entourant des plus grands talents et faisant siens les styles de chaque époque ; ils saluent celui qui a inspiré les créateurs et celui qui, infatigable, nous a rassemblés et nous a fait chanter depuis plus de cinquante ans.

Car au-delà des dizaines de disques d’or, de platine et de diamant, Johnny  était un fantastique homme de scène, qui avait tissé un lien exceptionnel avec son public par sa générosité, son énergie, ses émotions.

Johnny Hallyday était un homme et un artiste hors du commun, tout comme l’amour que lui portent les Français et la tristesse qui les étreint aujourd’hui.

                                                   Contact : Guillaume LEBLANC –  01 47 38 04 04              

GRAMMYS

 

4 décembre 2017

La filière salue les 7 nominations françaises aux Grammy Awards 2018, la plus prestigieuse cérémonie de récompenses musicales au monde dont la prochaine édition aura lieu le 28 janvier 2018 à New-York.

Tous Pour La Musique apporte son soutien et ses encouragements à Jain nommée pour Makeba dans la catégorie « meilleure vidéo musicale »; à Tinariwen pour Elwan dans la catégorie « meilleur album de musique du monde » ; à Raul Midon pour Bad Ass And Blind dans la catégorie « meilleur album de Jazz vocal » ; à Alexandre Tharaud pour Barbara et Benjamin Bleton pour le projet Les routes de l’esclavage, tous deux nommés dans la catégorie « meilleure compilation classique » ; à

Philippe Jaroussky pour Bach and Telemann et Barbara Hannigan pour Crazy Girl Crazy, tous deux sélectionnés dans la catégorie du « meilleur album, chanteur soliste » et enfin à Louis Langrée, avec le Cincinnati Symphony Orchestra, nommé pour l’album pour Concertos for Orchestra, dans la catégorie «meilleur spectacle pour orchestre».

Ces nominations témoignent de la richesse et de la diversité de la création musicale française, capable dans tous les genres, de faire rayonner notre pays dans le monde entier.

Elles soulignent le potentiel de développement international de la filière musicale française et le rôle stratégique joué par le Bureau Export en la matière.

Elles font écho de la plus belle des manières aux ambitions affichées lundi par la ministre de la Culture, dans le cadre de la présentation de son projet pour la musique, qui prévoit notamment le doublement de la dotation publique du Bureau Export dès 2018 et la progression de ses ressources pour les années suivantes. Tous Pour La Musique soutient et félicite les artistes nommés et leurs entourages professionnels pour ce très beau coup de projecteur sur la création française !

« Tous Pour la Musique » réunit l’ensemble des représentations professionnelles de la musique

Adresse postale : C/o SNEP – 14 Boulevard du Général Leclerc – 92200 NEUILLY SUR SEINE Site Internet : http://www.tplmusique.org – @TPLM Officiel

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Les producteurs du SNEP saluent les conclusions du rapport de Roch-Olivier Maistre et tiennent à le remercier pour le travail d’analyse et d’expertise accompli par la mission dont l’avait chargé la ministre de la Culture.

Le projet d’un Centre National de la Musique constitue une base de travail solide, afin de donner un nouvel élan à l’engagement des pouvoirs publics en faveur d’une filière musicale dont les attentes ont trop souvent été ignorées ou mises de côté. En témoigne notamment l’abandon brutal du premier projet de CNM lors du précédent quinquennat.

Le marché de la musique enregistrée poursuit sa mutation numérique pour répondre aux attentes des consommateurs, ce qui laisse entrevoir des perspectives de renouveau pour notre secteur. Pour autant, cette transition suscite des interrogations légitimes quant à la pérennité du tissu productif et à la diversité de notre production musicale.

C’est pourquoi la création d’un établissement public rénové, qui puisse accompagner le dynamisme de notre production locale, tant sur notre territoire que dans une stratégie internationale, peut constituer une réponse adaptée aux enjeux actuels.

Ce Centre National de la Musique ne pourra toutefois se déployer sans une volonté politique forte et un financement stable et pérenne. C’est là la première condition pour la réussite de ce projet politique ambitieux.

Gageons que la ministre Françoise Nyssen sera au rendez-vous des espoirs suscités pour cette dynamique nouvelle.

 

CONTACT :  Guillaume LEBLANC  – 01 47 38 04 04              

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Pour fêter et remercier les 10 000 followers du @snep, nous vous offrons chaque mois un abonnement streaming premium.

Comment participer ? C’est très simple !

Suivez notre compte Twitter de très près. A l’annonce du jeu, il vous suffira de nous retwitter (en gardant bien le hashtag #JeuSNEP) et le gagnant sera désigné le vendredi à 17H.

Merci à nos deux partenaires Deezer et Spotify !

Et si vous ne nous suivez pas sur Twitter, il n’est jamais trop tard. Nous décortiquons l’actualité musique et business de la musique au quotidien. Nouvelles technologies, streaming, rémunérations des artistes… le spectre traité s’adresse à tous les professionnels de la musique et des médias. Et bien sûr, vous y découvrirez en premier les Tops et les certifications.

Le streaming en France

Chaque semaine, près de 750 millions d’écoutes sont effectuées sur les plateformes de streaming audio en France, et vous êtes de plus en plus nombreux à adopter cet usage pour écouter la musique… Nous passerons en 2017 le cap des 4 millions d’abonnés !

TPLM SE MOBILISE POUR LE BUREAU EXPORT

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A la veille de l’examen par la commission élargie de l’Assemblée nationale des crédits de la mission médias, livre et industries culturelles, la filière musicale, dans toutes ses composantes, appelle unanimement le Gouvernement et le Parlement à modifier le projet de loi de finances pour 2018, afin de relever de 2,5 M€ supplémentaires la dotation publique du Bureau Export de la Musique.

L’explosion du streaming et les évolutions récentes de l’économie de la production de spectacles révolutionnent l’industrie mondiale de la musique. En faisant tomber les barrières à l’entrée des différents marchés et en développant de nouveaux usages, elles ouvrent des perspectives inédites pour l’ensemble de la filière mais présentent également des risques réels en matière de diversité. Pour la France, l’enjeu des cinq années à venir est donc crucial : prendre les positions qui lui permettront à horizon 2030 d’assurer le rayonnement de ses artistes et le développement d’un écosystème vertueux, garant d’une création riche et diversifiée. Pour mémoire, l’export représente déjà plus de 20 % des revenus des producteurs de spectacles et près du quart de celui des labels indépendants. Au global, la filière a généré un volume d’affaires de 628 M€ à l’international en 2016.

Pour autant, le Bureau Export, seul outil commun à tous les acteurs de la filière, assurant veille de marchés, présence des artistes dans plus de quatre-vingts événements dans le monde et soutien financier à leurs projets d’export, dispose de moyens insuffisants pour accompagner les professionnels dans la structuration de leur stratégie export. A titre d’exemple, l’association ne dispose que d’un budget de 1,2 M€ pour soutenir financièrement les projets exports des professionnels.

La filière musicale se bat depuis des années pour que le Bureau Export dispose enfin des ressources lui permettant d’assurer ses missions. Par la voix de Tous Pour La Musique, elle a fait de l’augmentation de 5 M€ du budget de l’association une de ses 13 propositions à destination des candidats à l’élection présidentielle.

La ministre de la Culture a apporté une première réponse en proposant au Parlement, dans le projet de loi de finances, pour 2018 de relever de 800 K€ la subvention allouée par son ministère au Bureau Export. Dans un contexte budgétaire très contraint, cette annonce démontre l’attention que la ministre et le gouvernement portent à cette question. Ces crédits supplémentaires permettront enfin à l’association de disposer de ressources stables pour financer son activité courante. Toutefois, compte tenu de la rapidité avec laquelle évolue le marché mondial de la musique, la filière française ne peut se satisfaire du dimensionnement actuel du Bureau Export. Elle demande donc instamment au gouvernement et au Parlement de relever la dotation publique de l’association de 2,5 M€ supplémentaires, pour renforcer le dispositif d’aides, avant de porter progressivement le budget du Bureau Export à 10 M€ à horizon 2020.

Alors que la filière est dans l’attente des suites de la mission sur la « maison commune de la musique », un renforcement significatif des moyens du Bureau Export constituerait un signal fort de l’ambition des pouvoirs publics en matière de musique.

Contact : Sandra Valerii – 01 47 15 45 92 – service.de.presse@sacem.fr

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L’IFPI présente aujourd’hui  la nouvelle édition de l’étude réalisée par Ipsos Connect, qui décrypte les nouveaux modes de consommation de la musique dans le monde aujourd’hui et les tendances à venir. Cette enquête a été menée dans 13 marchés majeurs de la musique enregistrée auprès d’internautes âgés de 13 à 64 ans, offrant ainsi une perspective unique sur l’engagement du public pour la musique.

La Musique a un impact considérable dans nos pays et nos cultures. L’enquête montre que  96% des internautes sur 10 âgés de 16 à 64 ans  dans le monde, consomment de la musique légalement : ils achètent des CDs et des vinyles, des fichiers numériques ; ils sont 45% à utiliser des services légaux de streaming audio, et 75% des plateformes de streaming vidéo. En moyenne, les consommateurs utilisent aujourd’hui 4 moyens légaux différents pur écouter la musique.

 

INTERVIEW Guillaume Leblanc à CULTUREBIZ

13 septembre 2017 – Propos recueillis par Jason Moreau-  CultureBiz, l’actualité des industries de la Culture à 360°

Guillaume Leblanc – SNEP : « La rémunération minimale garantie est sans équivalent dans le monde »

Les leaders du marché de la musique enregistrée sont à pied d’œuvre pour que le retour de la croissance se confirme en fin d’année 2017 et s’inscrive dans la durée. L’évolution du streaming dans les habitudes de consommation, le renforcement de l’exposition de la musique à la télévision et de  la diversité des diffusions en radios, et l’intensification de la lutte contre le piratage sont des priorités pour que l’offre de la musique soit consolidée. En parallèle, l’enjeu majeur consiste pour les créateurs et ayants-droit à obtenir la juste répartition de la valeur créée par la consommation de la musique sur les plateformes. Le partage de la valeur rythmera l’actualité du second semestre en France et à Bruxelles. Le Syndicat National de l’ Edition Phonographique (SNEP) est en première ligne sur l’ensemble de ces dossiers pour défendre les intérêts des producteurs. Dans une interview à CultureBiz, Guillaume Leblanc, Directeur Général du SNEP, analyse l’état actuel du marché de la musique enregistrée, commente les indicateurs de l’exposition de la musique dans les médias et évoque les attentes de secteur en matière de piratage et de transfert de valeur. Il s’explique également sur les négociations de la rémunération minimale au point mort depuis juillet.

CultureBiz : Les résultats du 1er semestre préfigurent-ils une inflexion sur l’année 2017 ? Deux lectures peuvent être faites. La 1ère, que la baisse du physique s’accélère avec pour effet une bascule prématurée vers le streaming. La 2nde, que la baisse du physique s’explique par l’absence de sorties majeures, de quoi confirmer le caractère hybride du marché et expliquer l’aspect aléatoire de la courbe ? 

Guillaume Leblanc : C’est la combinaison de ces deux tendances qui explique l’inflexion du marché constatée au 1er semestre. Cela fait plusieurs années que la baisse des ventes physiques est amorcée, nous sommes donc face à une évolution structurelle et le semestre écoulé n’a fait qu’accélérer cette tendance de fond, même si nous conserverons en France, et c’est heureux, un réseau de distributeurs physiques très important. Mais les mois écoulés ont aussi et surtout confirmé la forte dynamique de la consommation de musique en ligne : pour la première fois, les revenus issus du numérique (55,1%) ont supplanté ceux des supports physiques (44,9%). C’est un point de bascule qui est à mettre au crédit du streaming qui ne cesse de confirmer son potentiel. Il est toutefois encore trop tôt pour affirmer que 2017 ne confirmera pas les bons chiffres de 2016, ne serait-ce que parce que les derniers mois de l’année sont traditionnellement les plus importants pour cette industrie.

« Renforcer le dialogue pour l’exposition de la musique »

Le retour de la croissance du marché en 2016 n’a pas été synonyme de meilleure exposition dans les médias. D’après le premier bilan de la mesure Bordes, pas moins de 6 des 9 radios musicales du panel Yacast sont en deçà du quota de 35%, dont Fun Radio, Ado et NRJ. Comment ces chiffres sont-ils interprétés par les producteurs ?

Les radios demeurent des partenaires, même à l’ère du streaming, notamment pour démarrer et développer les carrières des artistes. Nous sommes donc naturellement attentifs au respect de la volonté du législateur qui a souhaité réinjecter de la diversité sur les ondes. Cependant, et comme le soulignait le CSA dans son dernier rapport d’activité, certaines radios ne respectent le nouveau cadre légal et continuent de matraquer à l’envi certains titres francophones. Je note que des mises en garde ont été prononcées par le CSA qui, de notre point de vue, n’ont pas porté leurs fruits puisque la situation demeure préoccupante sur certaines radios d’après les dernières données Yacast. Nous demandons simplement au CSA de faire respecter la loi.

La part des clips francophones diffusés en télévision s’élève à 45% d’après les données de Yacast. S’y ajoute une concentration des genres autour de l’électro, de la chanson et de la pop urbaine. Quels sont les moyens d’action dont disposent les producteurs pour renforcer la présence de la musique à la télévision ?

Le constat est toujours amer pour la filière musicale. Malgré nos efforts collectifs, la musique demeure le parent pauvre du paysage audiovisuel alors que diffusée en prime-time, elle réalise des succès d’audience parmi les meilleurs de l’année ! La contrainte est souvent nécessaire pour ses acteurs si on veut se donner une chance de ne pas voir la musique disparaître des antennes. Cela n’empêche toutefois pas le dialogue, comme on l’a vu au sujet la nouvelle convention de M6 ou plus récemment avec CStar qui a inauguré notre partenariat sur le Top Album qui sera désormais diffusé chaque samedi. Je n’oublie pas non plus France Télévisions qui semble clairement manquer d’audace, ce qui devrait pourtant être la marque de fabrique du service public. À quand un grand prime time régulier sur France 2 autour de plusieurs générations d’artistes ?

« L’accord du 6 juillet est le fruit d’un compromis entre les deux parties »

Les syndicats d’artistes ont demandé la non-extension de l’accord du 6 juillet instaurant une rémunération minimale. Ils en demandent la caducité à défaut d’une reprise des négociations. Le taux à deux chiffres en net et la non-prise en compte de l’avance sont leurs conditions. Quelles sont les marges des producteurs en termes de compromis ?

Rappelons d’abord que l’accord signé le 6 Juillet par 4 syndicats d’artistes et les 2 syndicats de producteurs est déjà le fruit d’un compromis et le résultat de négociations longues et complexes dans lesquels nous avons fait de larges concessions. J’en veux pour preuve la vingtaine de Commissions Mixtes Paritaires qui se sont tenues entre partenaires sociaux, dont 13 uniquement consacrées à la rémunération minimale garantie. Au sein du collège Producteurs, un vrai travail de fond a été réalisé avec les professionnels pour prendre en compte la diversité des labels et leurs réalités économiques, dans un contexte de production musicale de nouveautés structurellement déficitaire, comme l’a justement rappelé l’étude sur la partage de la valeur menée par BearingPoint et publiée récemment par le Ministère de la Culture. Il en a résulté une proposition commune défendue par le SNEP, l’UPFI et la FELIN, qui prévoit une alternative entre avance minimale et taux minimal entre l’artiste et son producteur. Je rappelle que cette proposition était connue dans ses moindres détails dès le 31 mars dernier par les syndicats artistes ! Face à l’attitude ubuesque de ces mêmes syndicats manifestant leur opposition à un texte qu’ils avaient pourtant signés 48 heures avant en toute connaissance de cause, nous avons accepté de reprendre le dialogue dans le cadre de la mission de médiation confiée par la ministre à Denis Berthomier, car nous demeurions attachés au dialogue. Force est de constater que notre bonne volonté s’est heurtée à certaines positions dogmatiques. Je demande donc aux syndicats d’artistes de bien réfléchir à la portée de cet accord dans toutes ses composantes, accord qui n’a pas d’équivalent dans le monde.

Un nouveau consensus n’est donc pas à l’ordre du jour. Le risque d’une rémunération minimale moins avantageuse n’est-il pas plus important pour les syndicats de producteurs si l’ Etat reprenait la main ?

Il ne s’agissait pas d’avantager l’une ou l’autre des parties mais bien de construire entre partenaires sociaux responsables un accord inédit. Les oppositions exprimées nuisent considérablement au dialogue social dans notre filière, et rejaillissent d’une manière générale négativement sur notre secteur. Quant aux velléités éventuelles de l’ Etat de reprendre la main par le biais d’une Commission administrative indépendante, c’est la garantie pour les artistes de rendre encore plus compliqué et clivant un débat déjà difficile. Je ne suis pas certain que ce soit l’intérêt de leurs représentants syndicaux.

« Les pouvoirs publics doivent rompre avec l’inertie et faire preuve de volontarisme »

La fermeture de plusieurs services illégaux vous rend-elle optimiste quant aux efforts et politiques visant à enrayer le piratage ?

Le piratage a toujours été une des priorités des producteurs de musique, comme d’ailleurs de tous les acteurs de la filière musicale. Depuis 10 ans, la démonstration du préjudice du piratage sur nos métiers est limpide. À côté des actions qui peuvent être menées par les représentants des producteurs et des autres ayants-droit, je pense notamment à la fermeture il y a quelques jours du premier site de stream-rippping YouTube-MP3. Les pouvoirs publics doivent rompre avec l’inertie et les tabous du précédent quinquennat et faire preuve de volontarisme sur un sujet qui demeure finalement très politique. Nous attendons donc une vraie ambition gouvernementale car le piratage ruine la création et assèche la diversité culturelle. L’une de nos priorités concerne la responsabilité des intermédiaires, et en particulier des moteurs de recherche, qui continuent à faciliter l’accès aux contenus illicites. La récente décision de la Cour de Cassation dans l’affaire Allostreaming a d’ailleurs rappelé que les moteurs de recherche et les fournisseurs d’accès devaient contribuer à la lutte contre le piratage. Les pouvoirs publics ne peuvent ignorer cette réalité.

Lors de son intervention au Midem, l’eurodéputé Jean-Marie Cavada a fustigé l’inactivité de la filière musicale dans la lutte contre le transfert de valeur. L’engagement de la filière est-il à la hauteur des enjeux à Bruxelles ?

Nous multiplions et multiplierons les initiatives dans les prochaines semaines à l’approche d’un débat sans doute très difficile au Parlement européen, les représentants de quelques grands acteurs américains ayant beaucoup de relais et surtout des moyens financiers considérables. Je rejoins toutefois le député Cavada sur le fait que la mobilisation des artistes sur ce sujet du value gap sera essentielle pour faire comprendre à notre partenaire qu’est YouTube que la juste rémunération est l’essentiel et non pas l’accessoire. Partout en Europe, les créateurs savent compter sur la ténacité du Gouvernement français et de nos députés européens. Ce toutefois n’est ni en formulant aux producteurs des demandes irréalistes et déraisonnables dans le cadre de nos discussions nationales sur la rémunération minimale garantie – ni en voulant taxer les plateformes de streaming européennes par un droit à rémunération additionnelle en faveur des sociétés de gestion collective – qu’on apportera des réponses à l’enjeu de la rémunération. Cessons de jouer les uns contre les autres et travaillons ensemble à une amélioration du cadre juridique sur la notion d’hébergeur, qui permettra demain aux artistes, auteurs et producteurs d’être rémunérés par un acteur comme YouTube à la hauteur de leurs attentes.

 https://culturebiz.fr – @CultureBiz_fr

Capture logos SNEP UFPI & FELINLes producteurs de musique du SNEP, de l’UPFI et de la FELIN ont uni leurs efforts pour garantir une rémunération minimale aux artistes et répondre ainsi aux demandes de ces derniers, dans un contexte de développement des nouveaux modèles d’exploitation de la musique en streaming.

Sous l’égide du ministère de la Culture et du ministère du Travail et dans le cadre de la convention collective de l’édition phonographique, cet accord est intervenu à l’issue de la réunion de la commission mixte paritaire du jeudi 6 juillet, après une série de 13 réunions entre les partenaires sociaux depuis septembre 2016.

Une garantie de rémunération minimale aux artistes pour les exploitations en streaming de leurs enregistrements était prévue dans l’accord du 2 octobre 2015 pour un développement équitable de la musique en ligne et dans la loi LCAP du 7 juillet 2016, qui confiait aux organisations patronales et syndicales de la musique enregistrée le soin d’en déterminer les modalités.

En effet, les artistes interprètes sont présumés salariés par le code du travail et à ce titre, ils négocient des accords collectifs avec leurs employeurs. Cette situation est une spécificité de la législation française.

En prévoyant des rémunérations minimales pour l’exploitation en streaming de leurs enregistrements, cet accord marque une avancée indéniable pour les artistes, tout particulièrement pour les artistes émergents et en développement, quel que soit le label avec lequel ils signent un contrat.

L’accord conclu propose un point d’équilibre, fruit de concessions réciproques. Il met en place un cadre permettant au producteur et à l’artiste de choisir d’un commun accord, dans leur relation contractuelle, l’une des deux options suivantes pour les exploitations en streaming :

– Une rémunération minimale sous forme de taux de redevance, sensiblement équivalents aux taux moyens et médians constatés en France par l’étude BearingPoint/ ministère de la Culture, publiée la semaine dernière.

– Une rémunération minimale sous forme d’une avance assortie de taux de redevance. Le montant de cette avance est d’un niveau substantiel au regard du chiffre d’affaires réalisé par la grande majorité des nouveautés produites en France.

Or ces minima conventionnels ne sont qu’un plancher, au-delà duquel artistes et producteurs pourront naturellement convenir d’une rémunération plus importante.

Ces avancées s’inscrivent dans un contexte de fragilité de la production locale, dont l’étude précitée a constaté le caractère déficitaire pour l’ensemble des producteurs.

Enfin, cet accord est bâti sur de nombreux paramètres car il prend en compte la diversité des modèles de distribution.