Marché 2019 de la musique enregistrée : décryptage des résultats

L’essor du streaming par abonnement et le succès des artistes produits en France, moteurs de l’élan retrouvé de la musique enregistrée

Après 3 ans de résultats légèrement positifs, le marché français de la musique enregistrée affiche une croissance soutenue de 5,4% avec un chiffre d’affaires de 772M€ pour l’année 2019 incluant les ventes physiques et numériques, les droits voisins des producteurs et la synchronisation.

Ce résultat encourageant est le fruit du dynamisme du streaming (59% des ventes) et tout particulièrement des abonnements premium qui sont au cœur du réacteur de la création de valeur. Première source de revenus devant le CD, ils progressent de 18,5%.

DE L’AMORCE À L’ESSOR DU MARCHÉ NUMÉRIQUE : LE FRUIT DES PARTENARIATS VERTUEUX ENTRE PRODUCTEURS ET PLATEFORMES

Le nombre d’abonnements a sensiblement augmenté (+1,7 million) et franchi pour la première fois en 2019 le cap des 10% de la population. Avec les bénéficiaires des offres familles, ce sont désormais 9,4 millions de français qui écoutent la musique en streaming payant. En progression de 18,5%, les abonnements premium génèrent désormais près de 80% des revenus du streaming, et près de la moitié (46%) des ventes totales.

DES VENTES EN HAUSSE MAIS UN RÉSULTAT QUI REPRÉSENTE SEULEMENT 44% DE CELUI DE 2002

Depuis 2016, la production de musique enregistrée renoue avec la croissance mais tout n’est pas gagné pour autant.  Avec 625 M€ pour les ventes physiques et numériques, le marché 2019 rattrape tout juste le niveau d’il y a 10 ans et ne représente encore que 44% de celui de 2002.

Les ventes physiques continuent d’occuper une place significative en France, grâce à la puissance et à la diversité d’un réseau de plus de 4000 points de ventes et à la popularité réaffirmée du vinyle.

LES SCORES TOUJOURS SPECTACULAIRES DES ARTISTES PRODUITS EN FRANCE

2019 confirme encore une fois le plébiscite du public français pour les artistes produits dans l’hexagone : 19 des 20 meilleures ventes d’albums sont des productions locales, d’expression française qui plus est.

Ce score ne concerne pas simplement le haut de l’affiche puisque les talents produits en France occupent 80% du Top 200.

Derrière ces performances remarquables, il est important de relever un autre indicateur de la vitalité des productions musicales dans notre pays, celui de l’émergence de nouveaux artistes. En effet, 46 jeunes talents placent un premier album dans les 200 meilleures ventes. C’est près d’un quart du Top de l’année. Avec 121 albums et singles certifiés à l’export, la production française améliore encore les scores relevés à l’international ces dernières années, tous genres musicaux confondus et nouveaux talents compris. En 2019, ce sont 28 artistes qui ont été certifiés pour la première fois !

L’engouement des consommateurs ces dernières années pour les musiques urbaines ne se dément pas, puisqu’elles représentent dans toute leur diversité 44% du TOP albums annuel.

Mais l ’effet loupe provoqué par la consommation intensive de ces répertoires par le jeune public ne doit pas faire perdre de vue la diversité des genres musicaux produits et appréciés en France.

La pop et la chanson françaises ont connu des succès remarquables en 2019 y compris auprès des plus jeunes ; l’élargissement de la population des abonnés au streaming va progressivement corriger le phénomène de surexposition du répertoire rap, hip hop & R&B, réinstallant dans les classements une diversité plus conforme à la réalité de la consommation de musique, quelles que soient les générations.

Alexandre Lasch, directeur général du SNEP, commente : « Ces résultats prometteurs sont le fruit du talent des artistes, conjugué au travail des producteurs. Les labels ont repensé leurs missions, ils ont développé de nouveaux outils et de nouvelles expertises :  un tiers des effectifs des labels exercent aujourd’hui des métiers qui n’existaient pas il y a 5 ans. »

Pour accompagner les artistes dans cette nouvelle donne, les producteurs se réinventent, multiplient les services et les sources de rémunération.

Le rôle des producteurs auprès des artistes a changé, leur périmètre d’action s’est étendu bien au-delà de la production, de la promotion et de la distribution de musique.

Ils développent les revenus de leur musique bien sûr mais aussi les collaborations avec les marques grâce aux audiences et à l’engagement que génèrent les talents. Aujourd’hui les labels produisent avec les artistes des contenus toujours plus innovants pour leur permettre de renforcer sans cesse les liens étroits tissés avec le public.

 Mais l’activité des labels est fondée sur une économie de prototype, une économie du risque. Pour créer les conditions indispensables du retour à une croissance pérenne, et préserver leur capacité d’investissement, les producteurs ont besoin d’un environnement juridique et réglementaire stable et adapté.

Des défis majeurs restent à relever pour transformer les performances de ces dernières années en une croissance réellement pérenne.

D’importantes réformes sont actuellement débattues, notamment le projet de loi audiovisuel, qui risquent d’affecter un équilibre très récent et encore fragile.

Le SNEP mettra toute sa vigilance et sa détermination pour faire en sorte que ces réformes accompagnent la dynamique de croissance de la production musicale en France et ne viennent pas au contraire remettre en cause l’élan retrouvé. Dans l’immensité des contenus disponibles, le partenariat entre les labels et les artistes se renforce, l’objectif est commun : répondre aux attentes des fans, se distinguer grâce aux innovations, faire briller la musique et la faire voyager aux 4 coins du monde.

À propos du SNEP : Le SNEP, syndicat national de l’édition phonographique, est la principale organisation patronale regroupant les producteurs, éditeurs et distributeurs de musique enregistrée, partenaires des artistes de la musique. Il représente les intérêts de l’ensemble des labels français, de toutes tailles et de tous horizons musicaux, dont le chiffre d’affaires s’est élevé en 2018 à 735 millions d’EUR. Le SNEP est membre de la Fédération internationale de l’industrie phonographique (IFPI), du MEDEF et de la Fédération des entreprises du spectacle, de la musique, de l’audiovisuel et du cinéma (FESAC). Son conseil d’administration est composé des dirigeants des sociétés ARB Music, Sony Music France, Tricatel, Universal Music France, Verycords et Warner Music France.

Contact : Patricia Sarrant : 01 47 38 04 04