Etude du CNM : le SNEP salue une étape importante dans la lutte contre les manipulations de streams

Après la signature – sous l’impulsion de l’IFPI – d’un premier code international de bonnes pratiques par l’industrie mondiale de la musique enregistrée en 2019, l’étude « manipulation de streams » publiée aujourd’hui par le Centre National de la Musique marque une avancée décisive pour stopper ces comportements illicites.

A l’échelle française, le SNEP s’est mobilisé dès 2017 sur ce sujet et a multiplié les alertes auprès des pouvoirs publics, notamment lors des débats du projet de loi ARCOM, alertes qui ont conduit à la mise en œuvre de l’étude réalisée par le CNM.

Les manipulations en ligne affectent l’ensemble de l’économie : fausses informations, faux avis, faux likes, faux abonnés… et la musique n’échappe pas à ces usages déviants qui viennent déséquilibrer un environnement attractif mais encore fragile. Augmentant artificiellement les écoutes en ligne d’un titre ou du répertoire d’un artiste sur les plateformes de streaming, ils visent à fausser la visibilité et la rémunération des projets artistiques.

Cette première étude montre que les répertoires sont concernés dans toute leur profondeur ; sur Spotify comme sur Deezer, plus de 80% des détections concernent la « longue traîne », soit les titres au-delà du Top 10.000 des meilleures écoutes.

Face à ce constat, les producteurs du SNEP se félicitent que la plupart des acteurs du marché de la musique en France aient pris la juste mesure de ce phénomène nuisible à tous. En ce qui les concerne, ils se sont dotés d’importants moyens techniques et d’équipes dédiées pour y répondre.

Le panel des distributeurs ayant participé à cette étude (Sony Music, Universal Music, Warner Music, Wagram et Believe) représente ainsi plus de 75% des volumes de streams sur Deezer, mais une part significativement moindre de l’activité frauduleuse.

Après avoir ouvert une première voie, ils expriment une volonté sans faille et appellent de leurs vœux la mise en œuvre d’actions systématiques de la part de tous les distributeurs, agrégateurs et plateformes pour appréhender plus largement ces pratiques et en intensifier la répression.

En effet, si l’étude donne à voir qu’entre 1 et 3% des volumes de streams en France sont générés artificiellement, il s’agit uniquement des comportements anormaux détectés par les plateformes  et non de la réalité effective des manipulations de streams, qui est nécessairement supérieure.

Chaque plateforme ayant sa propre méthodologie de détection, les résultats ne sont pas comparables d’un service de streaming à l’autre. Cette étude appelle donc des suites pour dégager une vision plus complète, réunissant tous les acteurs concernés et unifiant leurs méthodologies avec l’appui d’un tiers de confiance indépendant.

Cette étude se limitant par ailleurs aux écoutes générées en France, elle ne reflète pas le niveau des manipulations de streams ailleurs dans le monde.

Alexandre Lasch, directeur général du SNEP, déclare : « Il est nécessaire de parcourir rapidement le chemin qui permettra de gagner en exhaustivité et en efficacité dans la lutte contre les écoutes artificielles, en s’appuyant notamment sur le développement d’une pédagogie en direction de l’ensemble des protagonistes, des structures les plus installées jusqu’aux artistes autoproduits. »

A cet égard, le SNEP souscrit pleinement aux recommandations de l’étude. En particulier, l’appui de l’Etat via le Pôle d’Expertise de la Régulation Numérique (PEReN) et la répression des fraudes (DGCCRF) serait extrêmement utile pour aller plus loin et plus vite dans les processus mis en œuvre.

Cette mobilisation des pouvoirs publics et des acteurs du marché français de la musique enregistrée doit s’inscrire dans la durée. Elle vient s’ajouter aux actions judiciaires passées ou en cours menées par l’IFPI et d’autres organisations, en Europe et sur d’autres continents.

A propos du SNEP www.snepmusique.com :

Le SNEP, syndicat national de l’édition phonographique, est la principale organisation professionnelle regroupant les producteurs, éditeurs et distributeurs de musique enregistrée, partenaires des artistes de la musique. Il représente les intérêts de l’ensemble des labels français, de toutes tailles et de tous horizons musicaux. Le SNEP est membre de la Fédération internationale de l’industrie phonographique (IFPI), du Mouvement des entreprises de France (MEDEF) et de la Fédération des entreprises du spectacle, de la musique, de l’audiovisuel et du cinéma (FESAC). Son conseil d’administration est composé des dirigeants des sociétés Antipodes, Sony Music France, Tricatel, Universal Music France, Verycords et Warner Music France.

 

Télécharger ici le communiqué de presse et l‘étude sur la manipulation des écoutes en ligne du CNM