Les créateurs et les acteurs de l’industrie culturelle unis pour une régulation transparente de l’IA au Parlement Européen

LES CRÉATEURS ET LES ACTEURS DE L’INDUSTRIE CULTURELLE UNIS POUR UNE RÉGULATION TRANSPARENTE DE L’IA AU PARLEMENT EUROPÉEN

 

Les secteurs culturels et créatifs européens appellent les décideurs de l’Union européenne à garantir la transparence, le consentement et le respect des droits des créateurs dans l’application de l’AI Act.

Bruxelles, 20 mai 2025. Hier soir, les voix de la culture et de la création européennes se sont donné rendez-vous au Parlement européen pour porter un message commun : les décideurs de l’Union européenne doivent garantir la transparence, le consentement et la protection des créateurs, alors que l’intelligence artificielle s’impose progressivement dans tous les secteurs culturels.

Organisé à l’initiative des députés européens Brando Benifei et Michael McNamara, cet événement a rassemblé de nombreux acteurs majeurs du paysage culturel, parmi lesquels :

  • Björn Ulvaeus, cofondateur du groupe ABBA,
  • Olivier Nusse, Président d’Universal Music France,
  • Christian van Thillo, CEO de DPG Media,
  • Anne-Sylvie Bameule, Directrice éditoriale chez Actes Sud,
  • Jesús Badenes del Río, Directeur de la division livres du groupe Planeta.

L’événement a également rassemblé un large éventail de créateurs et d’artistes-interprètes, illustrant l’ampleur des préoccupations et l’unité du secteur face à ces enjeux.

S’exprimant au nom d’une large coalition d’auteurs, d’artistes-interprètes, d’éditeurs, de producteurs et d’entreprises artistiques, les participants ont exprimé leurs vives inquiétudes quant à l’orientation actuelle de la mise en œuvre des politiques européennes en matière d’intelligence artificielle. Ils ont insisté sur l’importance d’impliquer pleinement le secteur culturel dans l’élaboration des normes encadrant le développement et l’usage de l’IA.

Lors de l’événement, les intervenants ont souligné l’urgence d’une mise en œuvre fidèle de la réglementation sur l’IA.

Björn Ulvaeus, cofondateur d’ABBA et président de la CISAC, a déclaré :
« Nous ne devons jamais nous laisser séduire par l’idée fausse selon laquelle, dans la course effrénée vers le nouveau monde de l’IA, les intérêts des créateurs doivent être mis de côté. Cette approche ne fonctionnera pas — ni pour le secteur créatif, ni pour l’économie, ni pour la culture, ni même pour le secteur technologique, dont les immenses revenus liés à l’IA proviennent, ne l’oublions pas, d’œuvres créatives protégées par le droit d’auteur et créées par des humains. La vision doit être gagnant-gagnant pour les créateurs et l’industrie technologique. Cela ne sera possible qu’avec une législation qui protège véritablement et efficacement les créateurs. »

 

Anne-Sylvie Bameule, présidente du groupe Actes Sud, a ajouté :
« La fausse transparence de l’IA, telle que proposée actuellement par la Commission européenne, permettra aux entreprises de l’IA de continuer à voler des millions de livres en toute impunité. Le marché du livre est déjà inondé de faux ouvrages, qui non seulement menacent le plus grand secteur culturel européen, mais peuvent aussi mettre les consommateurs en danger. Le législateur européen a clairement dit ‘plus jamais ça’, il est temps que la Commission applique la loi. »

 

Christian van Thillo, président exécutif de DPG Media, a livré un message sans détour :
« Les géants de la tech ont bâti des empires en ignorant les règles sur le droit d’auteur et la vie privée, et aujourd’hui, ils font la même chose avec l’IA. Sans respect de l’IA Act et sans une application rigoureuse, ce sont la culture et la démocratie européennes qui en paieront le prix.»

 

Jesús Badenes del Río, directeur général de la division Livres du groupe Planeta, a souligné que: « L’application intégrale du cadre juridique en matière de droit d’auteur et le développement des modèles d’IA ne doivent pas être perçus comme des objectifs incompatibles. Le respect de la création impose des exigences fortes et complètes de transparence sur toutes les œuvres utilisées pour entraîner les modèles d’IA générative. N’oublions pas que notre société ne bénéficie pas des meilleurs contenus créatifs uniquement grâce à la bienveillance des auteurs, mais aussi parce qu’ils agissent dans leur propre intérêt — comme Adam Smith l’avait établi en 1776 dans son œuvre fondatrice La Richesse des Nations. Nous encourageons les législateurs européens et la Commission à agir de manière stratégique face à l’un des véritables piliers de la prospérité et de la démocratie. »

 

Olivier Nusse, président d’Universal Music France, a rappelé que : « Une IA responsable est au service des artistes, elle ne les remplace pas. Elle collabore avec les créateurs, elle ne les parasite pas. Elle doit élever la culture — et non la diluer. Car sans artistes ni auteurs, il n’y a tout simplement pas de Culture à protéger. Les droits de propriété intellectuelle existent pour défendre la créativité humaine. Seule la musique créée par des humains doit bénéficier de la protection du droit d’auteur. Les chansons produites par l’IA sans aucune contribution créative humaine ne doivent pas l’être. »

 

Amir, artiste multi-récompensé, auteur de nombreux succès populaires, et fort de collaborations internationales prestigieuses, est intervenu lui aussi hier au Parlement européen : « Je suis venu à Bruxelles pour demander aux décideurs de faire ce qui est juste, de soutenir les artistes européens et de veiller à ce que l’intelligence artificielle soit réglementée de manière équitable. Nous sommes préoccupés par le fait que certaines entreprises technologiques entraînent leurs modèles à partir de nos œuvres sans autorisation, et utilisent notre propriété intellectuelle pour créer une musique qui vient concurrencer la nôtre. L’Union européenne a pris un rôle de leader en s’attaquant à ce problème avec l’AI Act, mais cette loi doit être appliquée de manière effective si nous voulons protéger l’avenir de la création en Europe. »

Le message : Stay True to the Act, Stay True to Culture

Cet événement s’inscrivait dans le cadre de la campagne du secteur culturel et créatif intitulée « Respecter pleinement la loi, pour protéger la culture ». Cette initiative porte une exigence commune : que la transparence, le consentement et la rémunération soient placés au cœur de la mise en œuvre de l’intelligence artificielle. La coalition a rappelé que l’IA et la création peuvent coexister harmonieusement – à condition que les règles protègent et respectent celles et ceux dont les œuvres nourrissent ces technologies.

Pour plus information, merci de contacter: brussels@ifpi.org / russels@ifpi.org