Bilan du marché de la musique enregistrée en 2024 : une année charnière pour l’industrie musicale

Bilan du marché de la musique enregistrée en 2024 : une année charnière pour l’industrie musicale

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L’année 2024 marque une nouvelle étape décisive pour l’industrie musicale, portée par des dynamiques de consommation en constante évolution et l’essor de l’intelligence artificielle générative.

Pour la huitième année consécutive, le marché français de la musique enregistrée affiche une croissance continue, franchissant le cap du milliard d’euros de chiffre d’affaires et atteignant 1,031 Md€, un niveau inégalé depuis 2005. Cette progression de 7 % s’inscrit dans une tendance positive observée depuis 2016.

Jamais la musique n’a été autant écoutée qu’en 2024 : en moyenne 18h48 par semaine, soit l’équivalent de 40 jours et 40 nuits sur une année entière.

Un renouveau du marché physique porté par le vinyle

Pour la première fois en 11 ans (hors période covid), les ventes de supports physiques connaissent une croissance franche de +1,3 %, portées par le succès du vinyle qui génère un chiffre d’affaires de 98 M€ contre 91 M€ pour le CD – une première depuis les années 80. Pour autant, le CD reste plus populaire avec 10 Ms d’unités vendues, soit deux tiers de plus que le vinyle.

Le streaming poursuit une progression stable

Le streaming poursuit sa progression et affiche une croissance stable qui s’inscrit dans une tendance observée à l’échelle mondiale. Son chiffre d’affaires atteint 664M€ enregistrant une hausse de 9,5% grâce à une augmentation à deux chiffres des revenus des abonnements :+11,4%. Le chiffre d’affaire des offres financées par la publicité progresse lui de +6%.

En 2024, le streaming totalise 138 milliards d’écoutes pour 27 millions d’utilisateurs, dont 80 % issus de ces abonnements.

Malgré ces bons résultats, le marché de l’abonnement aux plateformes musicales en France demeure en retrait par rapport aux autres grands marchés de la musique. Avec un taux de pénétration de 25,9 % et 17,7 millions d’utilisateurs (+7,3 % vs 2023), sa progression reste plus lente que la moyenne mondiale. Pourtant, la France dispose de nombreux atouts, notamment la présence d’acteurs bien implantés tels que Deezer, Qobuz, Spotify, Amazon Music, Apple Music, YouTube Music et Napster, offrant une large diversité de services. Toutefois, la transition du streaming gratuit vers les abonnements payants demeure un enjeu majeur.

Des initiatives stratégiques pour recruter de nouveaux publics

Face à ces enjeux, de nouvelles offres « bundle » émergent pour rendre le streaming plus accessible et qui renforcent l’attractivité en connectant les marques à une nouvelle audience.

Dans ce contexte le Pass Culture doit lui aussi jouer un rôle clé en encourageant les jeunes à découvrir les artistes et leur univers, de manière vertueuse à travers les offres d’abonnement à un moment où ils explorent d’autres formes de consommation ultra rapide, addictive et donc moins respectueuse du travail des artistes.

Parallèlement, les plateformes cherchent à attirer un public adulte, dont la part progresse mais reste à développer, et proposent des offres super premium qui enrichissent l’expérience utilisateur tout en valorisant le travail des ayants droit.

Les autres segments du marché sont également en hausse : + 2% pour les droits voisins et +19 % pour la synchronisation . Les liens de la musique avec la publicité, le cinéma, les séries ou encore les jeux vidéo n’ont jamais été aussi forts.

Une diversité musicale en pleine croissance et une visibilité accrue des artistes français

En 2024, nos artistes ont bénéficié d’une visibilité exceptionnelle contribuant à une hausse de 19% du chiffre d’affaires export, sous l’effet des Jeux Olympiques et Paralympiques et du travail des labels.

En tête des tendances :

  • Production musicale française : Elle domine en 2024, représentant plus des trois quarts des meilleures ventes du Top 200 albums et plaçant 18 disques dans le top 20. Le streaming porte cette réussite en favorisant la richesse musicale plébiscitée par un jeune public curieux et ouvert aux nouvelles influences.
  • Artistes émergents : Avec 18 premières productions dans le Top 200 Albums, ces artistes s’imposent aussi grâce à leur parfaite maîtrise de la communication et des tendances.
  • Artistes féminines : Leur présence progresse en 2024 avec 4 artistes dans le Top 20 contre 1 seule en 2023 et 41 projets féminins dans le Top 200 Albums. Les artistes féminines se distinguent aussi dans les Top vinyle, jazz et radio. Cette avancée, positive, reste à consolider.
  • Diversification des genres : La variété, le rock et la chanson française gagnent du terrain, avec quatre albums dans le Top 10 (contre deux en 2023). Ces artistes rencontrent un succès retentissant, aussi bien en physique qu’en streaming.
  • Le rap, hip-hop, RNB en évolution : Le rap voit se part de marché légèrement évoluer, tout en restant un genre majeur en France. Il représente 53% du Top 200 albums en 2024, en replis de 4 points en 1 an.
  • Rock et Metal : Mis en avant depuis 2024 grâce à un top dédié, ce classement confirme sa popularité avec 9 albums dans le Top 50 physique, et devient un véritable outil de promotion auprès des médias, des tourneurs et des festivals.
  • Musique classique : Bien que la musique de répertoire soit en deçà de son potentiel, le classique sous toutes ses formes voit sa part streaming multipliée par 4 en 4 ans, notamment grâce à un travail de mise en valeur de ces catalogues et à l’amélioration de la qualité sonore.

L’intelligence artificielle, un défi majeur pour l’industrie musicale

Au-delà de ses performances du moment, l’industrie musicale fait face à un défi majeur avec l’essor de l’intelligence artificielle générative. Si l’IA ouvre des perspectives créatives, elle soulève aussi des questions fondamentales sur la protection des artistes, de leur voix et de leurs œuvres.

Trouver un équilibre entre innovation et respect des droits de propriété intellectuelle est plus que jamais une priorité et c’est dans ce cadre que la Charte Culture et Innovation a réuni l’ensemble de la communauté créative mondiale lors du sommet sur l’IA de Paris.

Un appel à respecter l’ART : Autorisation – Rémunération – Transparence

Face à un afflux massif de contenus générés sans intervention humaine, les plateformes de streaming commencent à déployer des outils de détection. Deezer a ainsi révélé qu’au moins

10 % des morceaux qui lui sont livrés quotidiennement sont intégralement conçus par l’IA, c’est déjà plus de 10 000 titres par jour !

Ces initiatives marquent une prise de conscience aigüe : l’intelligence artificielle doit rester au service des artistes, la créativité humaine doit être préservée, car elle est essentielle à l’authenticité de la musique et aux émotions qu’elle nous fait vivre.


A propos du SNEP : Le syndicat national de l’édition phonographique, est la principale organisation patronale regroupant les producteurs, éditeurs et distributeurs de musique enregistrée, partenaires des artistes de la musique. Il représente les intérêts des labels français, de toutes tailles et de tous horizons musicaux, dont le chiffre d’affaires s’est élevé en 2024 à 1,031 Md€. Le Snep est membre de la Fédération internationale de l’industrie phonographique (IFPI), du MEDEF, de l’UNIFAB et de la Fédération des entreprises du spectacle, de la musique, de l’audiovisuel et du cinéma (FESAC). Son conseil d’administration est composé des dirigeants des sociétés Antipodes Music, Sony Music France , Tricatel, Universal Music France, SCHERZO Production et Warner Music France. 

Contact Presse : 

Candice de La Richardière

Directrice de la communication

+33 (0) 6 01 04 85 48

Candice.delarichardiere@snepmusique.com