Marché 2020 de la musique enregistrée :  une croissance entravée par la crise sanitaire mais un business model résistant  

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Après 4 ans de résultats positifs, le marché 2020 de la musique enregistrée en France reste stable à 781 M€, preuve de la solidité de son modèle économique qui a su tenir le cap malgré un contexte complètement bouleversé par la crise sanitaire.

L’arrêt total des concerts et des festivals depuis mars dernier, des sorties reportées, des plans de promotion bousculés, des points de ventes fermés n’ont pas stoppé la dynamique retrouvée depuis 5 ans mais l’ont néanmoins freinée.

Tout au long de cette année atypique, la consommation et donc les revenus de la musique, ont subi les conséquences de la pandémie. L’écart entre la progression du streaming et le recul des ventes physiques s’est creusé, confirmant l’évolution des usages.

L’autre incidence négative des circonstances exceptionnelles sur le marché est l’impact de la fermeture des magasins et lieux publics sonorisés, conjuguée à la baisse des revenus publicitaires des médias traditionnels.

Cela a provoqué un recul sensible des droits voisins de -19%.

En progression de 4%, les ventes physiques et numériques ont généré 658M€, retrouvant ainsi leur niveau de 2008 mais encore à seulement 46% de celui de 2002.

Le marché français s’est réinventé en seulement 7 ans et tire désormais près de 3/4 de ses revenus des exploitations numériques, soit l’exact inverse de 2013.

Cette mutation du modèle économique s’est appuyée sur le streaming dont l’usage continue de progresser au sein de la population, avec 70% d’utilisateurs, et qui est devenu le mode d’écoute principal de musique des moins de 35 ans.

Le streaming a ainsi affiché une nouvelle progression significative de son chiffre d’affaires : + 20 %.

Et pour la 1ère fois en France, le streaming par abonnement a généré à lui seul plus de la moitié du chiffre d’affaires annuel.

Au cœur de la création de valeur, l’abonnement s’est révélé particulièrement résistant aux aléas, même brutaux et imprévisibles.

Il alimente l’essentiel de la croissance des ventes, avec des revenus en hausse de 23%, tout comme celle du nombre d’utilisateurs de comptes payants qui franchit en 2020 le seuil des 12 millions.

Quant aux revenus générés par les supports physiques, durement atteints par les conséquences de la pandémie, ils fléchissent de 20%.

Mais ils représentent encore plus d’un quart des ventes globales de musique en France malgré 3 mois de fermeture pour les magasins et rayons culturels, désormais reconnus comme commerces essentiels.

Le vinyle en revanche, tire son épingle du jeu et poursuit sa progression : en hausse de 10%, il représente 28% des ventes physiques, une part qui a plus que doublé en 3 ans et génère des revenus supérieurs à ceux du streaming vidéo.

L’environnement atypique de cette année hors norme n’a pas affecté l’engouement du public pour la production musicale hexagonale.

Pour la 3ème année consécutive, 19 albums du TOP 20 sont des productions françaises, chantées en français, comme 80% des meilleures ventes 2020.

Ces scores ne sont pas un épiphénomène, mais une tendance forte dans la durée : depuis 6 ans, 17 à 19 productions françaises figurent systématiquement dans les 20 meilleures ventes annuelles d’albums.

Autre indicateur de la vitalité de la production française : la jeune génération toujours très présente aux côtés des artistes confirmés. Cette année encore près d’1/4 des albums classés sont des premiers albums.

Quant aux productions françaises de rap et de musiques urbaines, elles affichent encore en 2020 un franc succès, occupant la moitié des places du Top 200 … mais la chanson et la pop françaises sont elles aussi au rendez-vous des meilleurs scores de l’année, tant avec les jeunes talents que les artistes consacrés…

Le classique et le jazz ne sont pas en reste avec une part également prépondérante de productions made in France dans les meilleures ventes de ces répertoires.

Alexandre Lasch, directeur général déclare : « Malgré la crise, les producteurs ont poursuivi sans relâche le travail de développement, d’accompagnement et de promotion des artistes, privés de scène depuis plus d’un an.

Ils ont continué à prendre des risques et investi plus de 300 M€, pour les nouvelles signatures ou les nouvelles productions, pour les enregistrements, le marketing et toutes les formes de promotion qu’il a fallu adapter aux restrictions imposées par la situation sanitaire ».

Aujourd’hui, l’enjeu des producteurs de musique est de conserver cette capacité à investir. La constance de leur engagement financier fait d’eux le premier et le principal levier des carrières et des succès.

C’est pourquoi la pérennité et la qualité du dispositif de crédit d’impôt et des aides exceptionnelles aux entreprises de la musique enregistrée sont si déterminantes dans ces temps totalement inédits…

Face aux fermetures de points de ventes, à l’absence de tournées, festivals et autres rencontres avec le public, les labels ont mobilisé leurs équipes et leurs ressources pour surmonter les nouveaux défis et porter, malgré tout, les nouveaux projets, l’univers et les sons des artistes, à l’attention des fans de toutes les musiques.

À propos du SNEP : Le SNEP, syndicat national de l’édition phonographique, est la principale organisation patronale regroupant les producteurs, éditeurs et distributeurs de musique enregistrée, partenaires des artistes de la musique. Il représente les intérêts de l’ensemble des labels français, de toutes tailles et de tous horizons musicaux, dont le chiffre d’affaires s’est élevé en 2020 à 781 millions d’Euros. Le SNEP est membre de la Fédération internationale de l’industrie phonographique (IFPI), du MEDEF et de la Fédération des entreprises du spectacle, de la musique, de l’audiovisuel et du cinéma (FESAC). Son conseil d’administration est composé des dirigeants des sociétés ARB Music, Sony Music France, Tricatel, Universal Music France, Verycords et Warner Music France.
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